Ils n’étudient pas, ils ne travaillent pas, ils ne s’entraînent pas pour en trouver un. Chez les Neet, il y a beaucoup de mères découragées, de jeunes femmes qui ont abandonné un travail à cause des charges familiales


Sou non Neet car ils n’ont pas l’intention de poursuivre leurs études mais n’ont pas l’intention de chercher du travail. Ou parce qu’ils ont cessé de le chercher, frustrés par les difficultés. Mais ils ne sont pas non plus formés dans l’espoir d’en trouver un. Souvent, ce sont des mères qui ont tout simplement abandonné. Les jeunes de 15 à 34 ans qui vivent dans ces limbes, ou marécages, représentent 39 % de la population du sud de l’Italie, 23 % du centre de l’Italie, 20 % du nord-ouest et 18 % du nord-est. Mais toutes les régions italiennes dépassent l’incidence moyenne des NEET sur la population des jeunes en Europe en 2020, qui reste à 15 %. Le tableau, assurément inquiétant, a été mis en lumière par ActionAid avec la CGIL dans le rapport « NEET tra disugégalités et écarts. A la recherche de nouvelles politiques publiques« .

Une étude qui vise également à orienter les politiques nationales et territoriales en faveur des jeunes. Au final, comme il l’explique Katia Scannavini, Secrétaire générale adjointe d’ActionAid, pour « garantir la justice économique et sociale aux nouvelles générations. L’exercice de ses droits, accès à l’égalité des chances, quels que soient la condition socio-économique de départ, le sexe, la nationalité et les Régions dans lequel vous vivez ».

Neet, en Italie il y en a 3 millions. Et 1,7 sont des femmes

L’acronyme Neet signifie « Pas dans l’éducation, l’emploi ou la formation ». Et parlez clairement. Il fait référence à ces jeunes, 3 millions en Italie en 2020, dont 1,7 million de sexe féminin, qui ne travaillent pas, n’étudient pas, ne se forment pas. Selon le rapport, l’incidence des NEET en Italie double dans le sud par rapport au nord et est plus élevée chez les femmes, en particulier dans les tranches d’âge supérieures. 20% des Neet sont mères inactives.

Mères inactives : dans quelle mesure la disparité des charges de soins affecte-t-elle

56% des Neets sont des femmes et la prévalence féminine reste inchangée au fil des années, démontrant qu’il est beaucoup plus difficile pour une femme de sortir de cette condition. Il suffit de regarder les rôles dans la famille pour comprendre ce qui s’est passé et ne cesse de se passer : 26% sont parents et vivent en dehors de la famille d’origine. Parmi eux, il y a une grande différence entre les femmes et les hommes qui voient un 23% des mères Neet contre 3% des pères Neet. La motivation à l’inactivité est donc souvent liée à différence de charge de soins entre la mère et le père.

La plupart (2 sur 3) des Neets sont inactifs: découragés, ils ont complètement cessé de chercher du travail. Quelqu’un (environ 20%) serait prêt à travailler mais ne chercherait toujours pas. On note une tendance à l’inactivité surtout chez les bacheliers (32%) ou moins diplômés (16%). Quant aux chômeurs (ceux qui recherchent régulièrement un emploi), 36,3 % d’entre eux sont à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an. Près de 1 sur 2 a déjà eu une expérience professionnelle et parmi eux, 54,3 % sont des femmes. Les femmes sont majoritaires (57%) même parmi les jeunes d’origine étrangère ou sans nationalité italienne, qui ne représentent que 18% du total.

Travail et maternité : l'Italie n'est pas encore un pays pour les mères

Des anciens employés aux découragés, le portrait-robot des Neet

Très jeune déscolarisé. De 15 à 19 ans, sans expérience professionnelle et inactifs, ils n’ont qu’un bac et vivent en famille.

A la recherche d’un premier emploi. Il s’agit de jeunes de 20 à 24 ans, sans expérience professionnelle antérieure, vivant majoritairement dans une cellule familiale monoparentale, de sexe masculin et résidant dans une métropole ou une grande commune. Il s’agit du cluster le plus important et met en évidence la fragilité du marché du travail du Sud.

Anciens employés. Ils ont entre 25 et 29 ans, ont perdu ou abandonné un emploi et sont maintenant en recherche. Ce sont majoritairement des hommes, célibataires, avec un niveau d’instruction élevé. Ils perçoivent des allocations de chômage. Ils vivent dans les régions centrales du pays.

Les découragés: jeunes de 30 à 34 ans ayant une première expérience professionnelle et aujourd’hui inactifs. Ils résident principalement dans les régions du nord de l’Italie et dans les zones non métropolitaines. Le sexe féminin affecte ce groupe.

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