Il y a 80 ans, le camp Vught était évacué et presque tout le monde était déporté


1/5 Monument national Camp Vught 2024 (photo : ANP).

6 septembre 1944. Le camp de concentration de Vught est évacué en toute hâte, sur ordre du chef SS Hanns Albin Rauter. Avec les libérateurs à la porte, l’occupant veut expulser et tuer de toute urgence les prisonniers. Près de 3 500 hommes et femmes sont transportés dans des wagons à bestiaux vers l’Allemagne et la Pologne. Ceux qui restent sont fusillés sans procès.

À l’automne 1944, la majeure partie du Brabant est libérée. Il y a eu de nombreuses victimes et d’importants dégâts. Sur Omroep Brabant, vous pouvez lire chaque jour ce qui s’est passé il y a exactement quatre-vingts ans.

Le camp de concentration de Vught a été ouvert en janvier 1943 pour les Juifs, les résistants et les prisonniers politiques. Les SS, l’unité paramilitaire d’élite des nazis, étaient aux commandes. Les derniers Juifs furent déportés début juin 1944. La situation s’est ensuite encore détériorée dans le « Lager Herzogenbusch », comme on appelait officiellement le camp.

Au moins 329 prisonniers furent fusillés au cours de l’été 1944. Mais il y en avait probablement davantage. Le problème est que l’administration fait défaut. De nombreux corps ont également été brûlés dans le crématorium du camp. Des recherches récentes parlent de plus de 400 « saboteurs et partisans » qui ont été abattus.

Rien que les 4 et 5 septembre 1944, il y a eu plus de 100 exécutions. Cela a continué le lendemain également.

Les résistants
Les exécutions sont effectuées par un peloton d’exécution allemand sur le site d’exécution, juste à l’extérieur du camp. L’un des nombreux résistants abattus Sjef Adriaansen (25 ans) de Woensdrecht. Un autre est aumônier Alfred Verhaegen (37 ans) de Hoeven. Il avait aidé Sjef à se cacher. Il décède également le 5 septembre.

Ces jours-ci, les résistants pensent à attaquer le camp et à libérer tout le monde. Un groupe de résistants de 13 personnes, armés de pistolets, venus de Breda, s’est glissé jusqu’à la clôture, mais lorsqu’ils ont vu de nombreux SS armés de mitrailleuses, ils ont été rappelés.

Le « Mad Tuesday », l’évacuation du camp avait commencé. D’abord un grand groupe d’hommes, le reste le 6 septembre.

Chariots à bétail
Chaque prisonnier est parqué dans des wagons à bestiaux. Parfois plus de 80 personnes dans un wagon ayant récemment contenu des vaches. Si serrés qu’ils doivent rester debout pendant trois jours. Sans air frais, sans installations sanitaires, sans eau potable et sans soleil.

Au total, environ 2 880 hommes sont envoyés au camp de concentration de Sachsenhausen. On estime que 653 femmes sont déportées vers le camp de Ravensbrück. Une grande partie n’y survivrait pas. Parmi eux se trouve le célèbre écrivain surinamais Anton de Kom (1898-1945).

Lorsque les premiers libérateurs arrivèrent fin octobre 1944, ils trouvèrent un camp vide.

L’évacuation précipitée du camp Vught sera commémorée à Vught dimanche après-midi à partir de 13 heures. Avec un voyage silencieux vers le lieu d’exécution. Les noms des victimes sont lus tout au long du parcours. Il y a des discours, des histoires et de la musique.

Attaque majeure imminente
Dans les premiers jours de septembre, l’armée alliée prévoyait principalement d’avancer rapidement en Allemagne avec une attaque majeure, de l’autre côté du Rhin, près d’Arnhem.

L’opération Comet est maintes fois reportée en raison du mauvais temps. Mais aussi parce que les troupes au sol sont encore trop éloignées. Ces derniers sont nécessaires pour relever les parachutistes en cas d’attaque au sol.

Résistance allemande
Mais quelque chose a changé au front. Le rythme des progrès ralentit. Et les Allemands s’enracinent. Ils renforcent leurs positions partout. Les lignes sont désormais le canal Albert et le canal Maas-Escaut, au nord de la Belgique. Là-bas, les Alliés et les Allemands s’affrontent de plus en plus. Depuis la Normandie, il n’y a pratiquement pas eu de combats. Ici, ça s’enflamme à nouveau.

Après la libération d’Anvers, la 15e armée allemande est coincée en Zélande. Les Alliés voient peu de menace de la part de cette armée, mais certains signaux indiquent que l’armée tente de s’échapper via Walcheren vers le Brabant occidental. Cette idée devient plus forte après avoir déchiffré les messages de code énigmatique allemand.

Cent mille soldats
Les avions de reconnaissance alliés y observent de plus près. Ils constatent un trafic maritime intense entre Terneuzen et Vlissingen et d’autres endroits. On commence à poindre que toute l’armée sera transférée et évacuée, peut-être jusqu’à cent mille soldats.

Il est certain que des milliers de militaires ont déjà réussi à s’enfuir ces derniers jours. Les Allemands ne sont donc pas prêts à se rendre. Les soldats représentent une menace croissante, notamment dans le Brabant où une route d’attaque alliée est prévue vers Arnhem.

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