Il reste de l’espoir pour un futur gouvernement qui ose travailler sur une réforme des retraites fiable et équitable

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Bart Eeckhout

Venez à travers cela. Open Vld a commencé l’année avec la promesse volontariste de vouloir faire quelque chose des réformes nécessaires du gouvernement fédéral de sa figure de proue et Premier ministre Alexander De Croo. Il y a eu des mots de colère pour le PS de Paul Magnette, qui n’a pas bougé d’un pouce sur les retraites, par exemple, au détriment des subventions européennes.

Pourtant, du coup, les rôles s’inversent. Maintenant, les libéraux bloquent le progrès, et les socialistes francophones proposent une ouverture intéressante. Dans une interview plutôt maladroite, le président de l’Open Vld, Egbert Lachaert, a indiqué qu’il convenait d’un changement fiscal, dans lequel les charges sont transférées d’une catégorie à l’autre. C’est maintenant soudainement appelé péjorativement une « opération de poche ». Au contraire, Lachaert promet une importante réduction d’impôts après les élections. On ne sait pas comment cela s’inscrit dans l’état déjà précaire du budget national.

Dans le même temps, la ministre PS des Retraites, Karine Lalieux, a mis sur la table gouvernementale une nouvelle proposition d’ajustement des retraites. Le plan est encore loin de quelque chose qui pourrait être une réforme majeure, mais qui ne l’a jamais été dans ce gouvernement. On accorde beaucoup d’attention à l’idée irréfléchie de mettre à l’amende les employeurs s’ils emploient trop peu de plus de 60 ans, mais cela ne semble être qu’un os jeté pour attiser une controverse. Si vous regardez plus loin, vous trouverez dans le plan des opportunités d’avancer, par exemple sur la réduction des retraites des fonctionnaires ou la limitation des retraites anticipées. Un accord devrait être possible.

La question des retraites est l’une des plus sensibles en politique. Dans quelques autres thèmes se trouve la différence entre ce que beaucoup de gens veulent individuellement (prendre leur retraite le plus tôt possible) et ce qui est collectivement nécessaire (travailler le plus longtemps possible) comme pour les retraites. Le fait que notre société soit aussi inégale dans peu de domaines que dans la chance de vieillir en bonne santé rend le débat encore plus émouvant. Chaque ajustement mineur attire donc une ruée vers le site ‘mypension’. Cela concerne tout le monde.

Néanmoins, une réforme plus fondamentale des droits à pension est inévitable. Peu d’autres États-providence se plaignent autant que la Belgique de la combinaison d’une dette publique élevée et des coûts attendus du vieillissement. C’est un sujet de grande inquiétude, que l’on soit de gauche ou de droite, salarié, fonctionnaire ou indépendant.

Un comité d’experts faisant autorité a élaboré un projet de réforme des retraites. Ce plan a maintenant presque dix ans. Il reste dommage que les gouvernements successifs aient gaspillé cet élan. Le cabinet précédent l’a fait en passant avec ses pieds sales sans beaucoup d’empathie et en restant coincé à mi-chemin; le courant le fait en faisant trop peu.

Une variante du plan Lalieux est désormais la plus élevée possible. Mais il reste plein d’espoir pour un futur gouvernement qui osera faire un véritable travail d’une réforme des retraites fiable et équitable.

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