« Il ne m’écoute que parce que je le paie », « Si je m’ouvre, qui sait ce que je vais découvrir », "J’ai besoin de vacances, pas de quelqu’un qui m’écoute". Ou encore « Mais bien sûr, je ne suis pas fou ! ». Ou: "Même si je le voulais, je ne pourrais pas changer". Ce sont là quelques-uns des nombreux clichés encore répandus sur la psychothérapie. Danila De Stefano, PDG et fondatrice d’Unobravo, explique pourquoi cela vaut vraiment la peine de les enlever les unes après les autres


Relles existent, malgré ce bain de conscience de notre fragilité que la pandémie a été pour tous. « Il ne m’écoute que parce que je le paie”, “Si je m’ouvre, qui sait ce que je découvrirai » ou encore, « J’ai besoin de vacances, pas de quelqu’un qui m’écoute“. Ce sont les préjugés et les cliché sur la thérapie psychologique qui survivent : surtout dans la population masculine, surtout chez les adultes. «Les femmes sont historiquement et culturellement plus enclines à accepter leur propre fragilité. On dit à un enfant qui pleure « ne sois pas une fille »» : ce n’est pas un hasard». Il l’explique Danila DeStefano, qui n’est certainement pas une fille au sens dégénéré et rétrograde de l’expression. Née en 1992, elle est diplômée avec mention en psychologie clinique à l’Université La Sapienza fondateur et PDG du service de soutien thérapeutique en ligne Bon: signalé parmi les moins de 30 ans de Forbes Italia dans la catégorie Santédécerné comme « Entrepreneur de l’année » dans la catégorie startup par EY en 2022. Bref, ce qu’on appelle une femme qui réussit, même une femme de pouvoir: «Mais le fait que je puisse et veuille accomplir de grandes choses ne signifie pas que je ne puisse pas faire d’erreurs, ni être fragile : cette prise de conscience est une grande conquête de notre moment historique».

Danila De Stefano, PDG et fondatrice d’Unobravo

Préjugés sur la thérapie psychologique, nu

Autour des préjugés et des clichés sur la thérapie psychologique, et de la normalisation des problèmes de santé mentale, Unobravo a construit une campagne ad hoc. Ces jours-ci, une guérilla en T-shirts orange a en effet attiré l’attention des Milanais sur 20 des clichés les plus courants (ils sont tous sur la page Instagram Expérience déshabillée). Point culminant de la campagne, à Largo La Foppa les 27 et 28 mai, où les gens seront invités à se dépouiller de tous ces préjugés.

« Mais imaginez, je ne suis pas fou !

«Comme dans l’intimité, on peut se déshabiller lentement, un vêtement à la fois», explique De Stefano. « Il est clair qu’aller en thérapie n’est pas une promenade de santé. Mais c’est un choix qui peut changer votre vie, et pas seulement à ceux qui sont confrontés à des situations pathologiques». C’est l’un des préjugés les plus répandus : « Mais bien sûr, je ne suis pas fou ! ». « Non, tu vas voir un psychologue simplement pour aller mieux. »

Les t-shirts de la campagne Undressed autour de Milan

Pourquoi les gens vont-ils chez le psychologue ?

D’après les enquêtes d’Unobravo, « qui correspondent aux statistiques au niveau international », assure De Stefano, il y a quatre raisons à cela. Près de 2 sur 3 font appel au thérapeute pour des problèmes liés à anxiété ou stress. Ensuite, il y a les problèmes de amour propre (67% veulent trouver de nouvelles interprétations de leur vie ou travailler sur l’estime de soi). Le désir de aller mieux, pour être plus conscient, pour se développer (40,4% souhaitent s’engager dans une voie d’épanouissement personnel). ET troubles de l’humeur (Plus d’1 sur 2 va chez le psychologue pour combattre la tristesse ou la dépression). Pour 54% la thérapie est une ressource précieuse pour faire face aux difficultés liées à sphère relationnelle. Alors que 29,8% de ceux qui se sont tournés vers Unobravo l’ont ensuite fait pour améliorer leur rapport à son corps ou à la nourriture23% pour surmonter des difficultés liées à la sphère professionnelle, 18,5% pour résoudre des problèmes liés à la sexualité.

Machisme italien: la plupart des femmes vont chez le psychologue

Le changement est global, assure le PDG d’Unobravo. Si une spécificité peut être identifiée, en ce qui concerne l’Italie, c’est le machisme, le mythe de l’homme qui ne doit jamais demander. Qui unit notre pays à l’Espagne et à l’Amérique du Sud. « Mais même sur ce front, les choses vont mieux : si au début il y avait trois femmes pour un homme qui accédait aux services d’Unobravo, aujourd’hui le ratio est de un à deux », explique De Stefano. En d’autres termes, se dire fragile et humain, et demander de l’aide, devient plus normal même dans la population masculine.

Comment choisir le bon psychologue ?

Comment fonctionne Unobravo ? Le service de psychologie est accessible à distance après avoir rempli un questionnaire, dans lequel tous les besoins et préférences sont interrogés. Vous êtes ensuite mis en relation avec un professionnel (plus de 3 000 psychologues disponibles). L’appariement n’est pas tant basé sur l’orientation psychologique mais basé sur les expériences antérieures du thérapeute. «C’est clair qu’il y a composante humainequ’aucun algorithme ne peut automatiser », explique De Stefano : « Vous accédez à un premier entretien gratuit justement pour comprendre s’il y a sentiment avec le psychologue identifié par nous. S’il n’existe pas, vous pouvez facilement en fabriquer un autre, avec un autre professionnel».

Après le premier entretien, si vous choisissez de continuer le service, il en coûte 45 euros pour une séance de thérapie individuelle (55 pour un couple). «Des prix démocratiques, bien sûr», explique De Stefano. « Et les démocrates resteront. Nous sommes intéressés à être accessibles au plus grand nombre, et aussi aux jeunes. Nos psychologues, pour reprendre l’expression de l’un d’eux que j’affectionne beaucoup, sont « tous les psychologues »».

iO Femme © REPRODUCTION RÉSERVÉE





ttn-fr-13