Il était censé être l’héritier de Mazzola, il était la plus jeune victime de Superga


Rubens Fadini était à 27 jours de ses 21 ans lorsqu’il est monté dans ce foutu avion à Lisbonne : un talent arraché trop tôt à la vie et au football, à la mémoire duquel le destin a ensuite rendu hommage à travers une note…

Il lui reste 27 jours pour avoir 22 ans. Il ne vivra pas un jour de plus, mais il vivra éternellement. Rubens Fadini meurt le 4 mai 1949. C’est le jour de la tragédie de Superga. Rubens est né à Jolanda di Savoia, dans la campagne de Ferrare, en 1927. C’est une région en dépression, de nombreuses personnes quittent ces terres. Et à la fin, il part aussi. Il déménage – avec ses parents Angelo et Anita, ainsi que douze frères et sœurs – dans la banlieue de Milan. Nous allons là où il y a du travail, là où il y a du pain. Il n’y a pas d’autre solution. Les Fadini sont des ouvriers, comme ils sont des dizaines de milliers en Italie entre les deux guerres. Ils travaillent la terre du lever du soleil jusqu’au coucher du soleil. Ce sont tous des hommes et des femmes forts, habitués au travail acharné. Ils vivent de peu, mais ils se contentent de ce peu. Rubens joue au football depuis qu’il est petit, c’est sa seule distraction. Son père Angelo veut qu’il travaille dans les champs, mais dès qu’il le peut, Rubens abandonne la houe et court après une balle avec ses amis de Ceretti et Tanfani Dopolavoro, une entreprise qui construit des téléphériques.



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