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Bart Eeckhout16 août 202218:41

Bien que, heureusement, il semble que Frontnacht n’aura jamais lieu, le festival de musique néo-nazi a déjà atteint son objectif. Après qu’un expert a averti que les personnes de couleur ne devraient pas s’approcher de la zone du festival, Dries Van Langenhove, député au nom du Vlaams Belang, a qualifié cela de « pas si mauvaise idée ».

Il a ajouté: « Peut-être, à titre purement expérimental, devrions-nous voir ce qui arriverait à une ville si nous n’y laissions que des Flamands de souche pendant un certain temps et renversions » l’enrichissement multiculturel « . » C’est un plaidoyer très explicite pour une politique raciste de ségrégation sur la base de l’origine ethnique. Le sifflet de chien n’est pas joué ici, c’est une fanfare de racisme manifeste.

Par ailleurs, il ne faut pas se faire trop d’illusions sur l’impact de la « confession » de Van Langenhove. Dries Van Langenhove siège à l’hémicycle au nom du Vlaams Belang et il continuera à le faire. Il y aura très probablement un stand du président Tom Van Grieken, mais ce ne sera que pour la galerie. C’est le même président qui a fait entrer Van Langenhove dans le parti « en tant qu’indépendant », avec l’intention de jeter un pont vers un public de droite plus jeune et plus radical.

Van Dikken aime se donner un profil plus large, mais ce n’est qu’une illusion. Le parti qu’il dirige est un parti fourre-tout d’extrême droite, unissant tout le monde à la droite de la N-VA. Y compris les néonazis qui flirtent violemment, c’est maintenant clair. Ce n’est pas du tout un problème pour Van Grieken lui-même, et pour de nombreux membres et sympathisants du VB. Rien de nouveau sous le soleil : le parti est simplement l’héritier historique d’un nationalisme de type radical, qui n’a jamais voulu trancher avec un courant antidémocratique, raciste mais aussi antisémite.

Risque réel de violence

Le fait que le festival néo-nazi d’Ypres soit toujours annulé est en effet une bonne chose. Cela ne va pas de soi, car la liberté constitutionnelle d’expression et d’association est restreinte de quelque manière que ce soit. Un gouvernement ne devrait pas vouloir faire cela à chaque manifestation avec des opinions indésirables. Le fait qu’une interdiction puisse être justifiée dans ce cas exceptionnel s’explique par le risque réel de violence. Avec un groupe à l’affiche associé à des terroristes extrémistes et l’arrivée attendue d’une cabale internationale de hooligans, de skinheads et de néonazis, ce risque est important.

Et bien, Van Langenhove & co. peuvent maintenant jouer à nouveau la victime parce que leur liberté serait restreinte. Il est donc important que les administrateurs concernés expliquent clairement pourquoi ils ont pris cette décision. Il doit être parfaitement possible en Flandre/Belgique d’organiser une rencontre avec des orateurs d’extrême droite, des chanteurs d’extrême droite et des danseurs d’extrême droite. Il n’y a pas de limite à exprimer une opinion choquante, dérangeante. La limite réside dans la protection de la sécurité physique de la population.



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