Il est grand temps que les évêques flamands détournent l’attention avec la saga Vangheluwe

Les évêques flamands Bonny et Van Houtte sont coincés dans le dossier de la maltraitance des enfants, qui a repris après treize ans de silence grâce à la série Canvas. Paumé. Ne devraient-ils pas faire quelque chose pour effacer ces images de l’esprit des gens ? Les droits de l’homme dans l’Église ont la preuve que les évêques savent clairement de qui ils parlent. Mais les auteurs de ces actes ont été laissés seuls ou ont été invités à poursuivre leurs fonctions sacerdotales « en secret ».

Paumé est venu à l’improviste mettre des bâtons dans les roues des travaux. Les victimes cachées ont reçu un visage et des témoignages forts ont rempli les salons flamands. Il est grand temps que les évêques détournent l’attention. Ils ont imaginé la saga Vangheluwe, qui continue de bien se vendre. Les évêques Bonny et Van Houtte ont déclaré qu’ils étaient allés en France pour convaincre leur professeur d’échanger bâton et mitre, car après treize ans sans rien faire, les évêques ont soudainement découvert qu’ils avaient fait exactement cela lors de la diffusion de Paumé il fallait mettre les nouvelles…

Pour prolonger un peu les choses, il fut décidé que Vangheluwe ne renoncerait pas immédiatement à ses attributs épiscopaux. Non, demanderait Vangheluwe à Rome, car les évêques eux-mêmes ne peuvent rien faire. C’est ainsi que cela fonctionne dans l’église avec tous les fichiers. Nous le savons depuis que nous avons adressé plus d’un millier de demandes aux évêques pour qu’ils écartent les prêtres qui avaient agressé des enfants. Quelque chose qu’ils peuvent simplement faire eux-mêmes. Ils n’ont pas besoin d’aller à Rome pour cela.

Preuve? Lorsque le prêtre Norbert Bethune a indiqué qu’il allait se marier civilement, il a reçu le soir même un appel de Mgr Vangheluwe l’informant qu’il avait été suspendu. La phrase finale de Vangheluwe résonne encore : « Norbert, tu es tombé bas ». Mais le cardinal Danneels s’est également montré très ferme lorsqu’il a licencié le prêtre Rudi Borremans parce qu’il avait déclaré publiquement qu’il vivait avec son ami.

Si Van Houtte et Bonny sont si déterminés à renvoyer un collègue et seraient même prêts à parcourir 1 000 kilomètres pour le « demander » personnellement, pourquoi n’ont-ils jamais pensé à renvoyer des prêtres auteurs de crimes connus pendant toutes ces années ? Aujourd’hui, on laisse le problème disparaître en grande partie.

Je trouve dramatique que cette scène soit une fois de plus mise en scène au détriment des victimes qui crient à la reconnaissance. Lors des émissions de Paumé J’avais retrouvé une certaine confiance dans le fait que les choses se passeraient bien. Mais que les évêques manipulent encore une fois ce documentaire de la sorte… À quel point ce pays peut-il encore rester crédule ?



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