Il a été reconnu coupable de viol, maintenant il est aux Jeux : Van de Velde accablé par les huées à ses débuts


Le Néerlandais, éliminé face à la paire italienne Carambula-Ranghieri, accueilli par les supporters adverses au stade de beach-volley : il a purgé quatre ans pour violences sur un adolescent de 12 ans.

Journaliste

28 juillet – 16h02 – PARIS

Sur le terrain, il a été étonnamment battu par les Italiens Carambula et Ranghieri, mais le beacher néerlandais Steven Van de Velde avait perdu avant de mettre le pied sur le sable : pour lui, il y avait déjà des huées et des huées impitoyables lors de la présentation des équipes. Le Néerlandais de 29 ans est au centre d’une affaire qui remet en cause des éléments très délicats, dans laquelle droit et éthique s’entremêlent. En 2016, Van de Velde a été condamné à quatre ans de prison pour le viol d’une adolescente de 12 ans. En 2014, lui, âgé de 19 ans, avait rencontré une jeune fille de 12 ans sur les réseaux sociaux et après plusieurs messages via le web, la connaissance s’était transformée en une rencontre puis en une relation sexuelle non protégée, à la suite de laquelle le même Le jeune Néerlandais lui avait alors conseillé de contacter les services sociaux. Qui avait prévenu la famille et la police. La condamnation était inévitable, même si Van de Velde avait fui vers son pays d’origine. Le Néerlandais avait purgé douze mois de sa peine en Angleterre et avait ensuite obtenu l’autorisation de retourner dans son pays natal. Après un mois, il a été libéré sous probation et un an plus tard, il est retourné à la compétition sur le circuit des plages, gagnant ainsi son argent sur le admission sur le terrain aux Jeux.

la controverse

Tout va bien? Ce n’est pas le cas. Car le droit à la réinsertion sociale après avoir commis un crime (surtout haineux parce qu’il a été commis contre un enfant) est sacro-saint, mais le sport devrait proposer des modèles idéaux de rectitude : on sait qu’il existe de nombreuses exceptions à la règle, mais dans le cas de Van de Le débat a longtemps fait rage et est redevenu d’actualité peu avant les Jeux. « Steven a purgé sa peine – a déclaré Michel Everaert, directeur général de la Fédération Néerlandaise de Volleyball – Nous avons été en contact constant avec lui et entre-temps, il s’est pleinement réintégré dans la communauté du volley-ball. Démontrez chaque jour que vous êtes un professionnel et une personne exemplaire. Il n’y a aucune raison de douter de lui depuis son retour au jeu. » Le CIO, qui pourrait avoir Ponce Pilate comme président d’honneur, avait souligné que le choix des athlètes revenait aux comités nationaux olympiques et qu’il n’y avait aucun élément permettant d’exclure l’athlète des Jeux. Vibrantes protestations de nombreuses associations pour lutter contre les violences faites aux femmes. Selon ces militants, l’admission irresponsable de Van de Velde aux Jeux constitue un certificat d’impunité. « Si vous pouvez violer une petite fille et participer aux Jeux olympiques, même si tous les athlètes ont signé une déclaration promettant d’être un modèle, c’est tout simplement choquant. Le viol d’un enfant est moins important que la médaille que quelqu’un pourrait remporter aux Jeux olympiques. »

la solution néerlandaise

Le Comité olympique néerlandais a également tenté ces derniers jours de faire taire les protestations indignées de nombreuses associations de défense des droits des femmes : par un choix vaguement hypocrite, il l’avait maintenu à l’écart du village olympique, dans une bulle contre nature, en évitant également tout contact avec la presse. Selon la Fédération néerlandaise de volleyball, Van de Velde a admis avoir commis « la plus grosse erreur de sa jeune vie », se disant prêt à « en supporter les conséquences » car il « ne pouvait pas revenir en arrière ». Il avait en outre exprimé son mécontentement d’avoir été qualifié de « prédateur sexuel ou pédophile ». Et l’aveu ultérieur, très sincère et quelque peu touchant, fait par l’athlète dans un communiqué, n’a pas apaisé la colère de ceux qui contestaient sa participation : « Je pense encore à l’adolescent que j’étais, peu sûr de lui, pas prêt à vivre une vie de athlète vedette et malheureux à l’intérieur. Je ne savais pas qui j’étais et ce que je voulais. » Le débat reste ouvert, même si le CIO plaide certainement avec force pour que le parcours sportif du couple Immers-Van de Velde à ces Jeux se termine au plus vite, loin d’un podium.





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