Il a été écrit par Hélène Gateau, 42 ans, vétérinaire, qui a choisi de ne pas avoir d’enfants mais d’adopter un border terrier. En établissant, avec son chien, un lien comparable à celui d’une mère avec son enfant. Instinct maternel? «Oui, d’un point de vue hormonal, biochimique, neuronal, ce que je vis est très proche de l’attachement mère-enfant», affirme-t-elle, qui a choisi de ne pas avoir d’enfants. «J’ai fait le choix d’être plus individualiste et de donner la priorité à mon mode de vie, à ma liberté»


« Lcomme mon témoignage, ma confession, mon enquête sur un nouveau schéma narratif de famille, qui peut aussi se construire autour d’un animal. Je m’aventure sur une frontière, sans savoir précisément si elle sépare deux mondes véritablement distincts : celui des hommes et celui des animaux, celui de la maternité et de la propriété, celui de la normalité et celui du scandale. » Ainsi le vétérinaire français Hélène Gateau, 42 ans, présente son livre sur Instagram. Oui, c’est déjà un livre scandaleux. Est intitulé Parce que j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) » (Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant). Et il est dédié à Colonel, le border terrier qu’elle a adopté il y a quatre ans, après s’être séparée de son mari.

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« Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et non un enfant) ». Un livre qui suscite la discussion. Pas seulement la France

Le livre aborde donc une question centrale. En Italie comme en France (où 60 % des Français possédant un animal de compagnie ont entre 25 et 34 ans, âge auquel ils deviennent le plus souvent parents). Et c’est le lien particulier que l’on peut avoir avec un animal de compagnie dans une phase historique de crise de naissance. L’instinct maternel peut-il être tourné vers un chien ? Y a-t-il une limite à cet amour qui est en train d’être dépassée ? Et pourquoi cela se produit-il ?

« Partenaire fidèle et fiable, le chien peut aussi combler la solitudesurtout dans une société individualiste », Hélène Gateau a expliqué en entrevue avec Madame Figaro. «Plus que d’autres, les Français entretiennent un rapport particulier à la race canine, depuis Louis XIV qui se passionnait pour les chiens». Mais il y a une autre explication : « Voici mon explication : le chien remplace le fils que je n’ai pas».

En France, rappelle Gateau, les femmes sans enfants mais entourées de chiens étaient appelées « mémères à chiens ». Une expression plutôt offensante. Aujourd’hui, quelque chose a changé et le choix de «vouloir s’occuper d’un chien, car cela oblige à avoir moins de contraintes qu’un enfant» peut s’exprimer librement.

Gateau a adopté Colonel après son divorce d’avec son mari (après 10 ans de mariage). « Et ça a changé ma vie », dit-il. « J’ai commencé à avoir un rythme différent pour m’occuper de lui, au point que certaines personnes autour de moi trouvaient cela un peu excessif. » La femme s’est donc remise en question, s’est remise en question. «Le Colonel a eu une place importante dans une phase cruciale de ma vie. Au terme d’une histoire d’amour et à cette époque cruciale, au début des années quarante, où la question des enfants se pose encore. Pour ma part, je n’ai jamais voulu en avoir, même lorsque j’étais mariée. J’ai préféré adopter Colonel. J’ai fait le choix d’être plus individualiste et de donner la priorité à mon mode de vie, à ma liberté».

L’instinct maternel envers un chien

La question est de savoir si ce lien est comparable à l’instinct maternel. «Oui», ​​c’est la réponse de l’auteur. «Il joue sur les mêmes mécanismes de l’instinct maternel classique. D’un point de vue hormonal, biochimique, neuronal, ce que je vis est très proche de l’attachement mère-enfant. Il est typique de l’être humain d’avoir ce besoin de prendre soin de quelqu’un d’autre que lui-même, le fameux care. Prendre soin d’un animal est un exutoire à notre désir éducatif».

La différence est que lorsque vous devenez mère, vous devez accepter de nombreux risques. Tandis qu’Hélène Gateau, vivant avec le Colonel, n’a pas à contester son « besoin de contrôle » ni sa « peur des aspects imprévisibles de la vie ». Par exemple, le détachement. «Quand on a un enfant, on se voit vieillir plus vite. Avec Colonel, ce ne sera jamais comme ça car c’est moi qui l’accompagnerai jusqu’au bout. Ce qui est étrange, c’est qu’un chien vit jusqu’à 18 ans, plus ou moins l’âge auquel l’enfant quitte la maison et ses parents.. C’est assez surprenant. »

La société a du mal à accepter qu’une femme, ou un homme, préfère avoir un chien plutôt qu’un enfant. «La liberté que nous nous accordons suscite des critiques, des interrogations, voire des jalousies. Je choisis une vie qui ce n’est pas celui de la perpétuation de l’espèce, c’est pourquoi aussi c’est inquiétant».

Le vétérinaire l’avoue : « C’est vrai que quand je dis à mon chien « Viens rendre visite à maman », je peux le faire sourire. je me tourne vers lui comme une mère s’adresse à son enfant. J’utilise des intonations aiguës, des mots courts, des phrases à la construction grossière. Cela peut paraître ridicule, mais les êtres humains font cela lorsqu’ils s’adressent à un être vivant qui ne possède pas de langage verbal. »

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