Human Rights Watch trouve des preuves de points de contrôle russes où les Ukrainiens sont « filtrés »

Les forces russes auraient forcé des civils ukrainiens de Marioupol et de Kharkiv ces derniers mois à s’installer en Russie ou dans des régions contrôlées par la Russie, selon un rapport de l’agence humanitaire Human Rights Watch.

On ne sait pas exactement combien de personnes sont impliquées. Mais « lorsque les gens acceptent de se déplacer parce qu’ils ont peur de la violence ou de la coercition », cela constitue « une violation grave des lois de la guerre », selon l’organisation humanitaire. La Russie pourrait donc être poursuivie pour crimes de guerre et possibles crimes contre l’humanité, a-t-il ajouté.

L’organisation humanitaire a interrogé 54 personnes, dont de nombreux réfugiés ukrainiens de la ville portuaire de Marioupol. La Russie a organisé le transport des personnes fuyant la ville, mais a dit à certaines d’entre elles qu’elles n’avaient d’autre choix que de rester dans les régions qu’elle contrôle.

Les autorités russes auraient soumis des milliers de citoyens ukrainiens à une « filtration », un dépistage obligatoire, selon le rapport de Human Rights Watch. Les troupes russes ont pris des empreintes digitales et des photos de leurs visages, ont fouillé leurs effets personnels et les ont interrogés sur leurs opinions politiques, a déclaré l’organisation humanitaire.

Selon Human Rights Watch, l’ampleur et la manière systématique dont les Ukrainiens ont dû subir ce dépistage sont excessives et violent le droit à la vie privée. Belkis Wille, chercheur à l’organisation d’aide, souligne que « personne ne devrait subir un dépistage pour se mettre en sécurité ».

450 000 enfants

Certaines personnes interrogées ont déclaré être venues volontairement en Russie, y compris des citoyens cherchant à éviter la règle de l’Ukraine selon laquelle les hommes âgés de 18 à 60 ans doivent rester dans le pays. Fin juillet, l’agence de presse russe TASS parlait de 2,8 millions d’Ukrainiens entrés sur le territoire russe, dont près de 450 000 enfants.

Selon l’agence d’aide, les autorités russes doivent donner aux citoyens la possibilité de « se rendre en toute sécurité sur le territoire ukrainien s’ils le souhaitent », et doivent « cesser de faire pression sur les citoyens ukrainiens pour qu’ils se rendent en Russie ». Human Rights Watch n’a jusqu’à présent reçu aucune réponse au rapport de la partie russe.



ttn-fr-34