HSBC prévient que les hausses de taux pourraient saboter la vente de l’unité de vente au détail française à Cerberus


HSBC a averti que la vente de sa banque de détail française à Cerberus pour un jeton de 1 € est désormais mise en doute, après qu’une série de « hausses importantes et inattendues des taux d’intérêt » a augmenté le montant de capital que le groupe de capital-investissement américain devra injecter.

Cerberus « nous a informés qu’ils considéraient qu’ils ne seraient pas en mesure d’obtenir l’approbation réglementaire sans modifier les conditions de transaction précédemment convenues », a déclaré la banque dans un communiqué vendredi. « Les parties poursuivent les discussions. Si la transaction se poursuit, on s’attend à ce que la clôture soit retardée.

L’accord, signé en juin 2021, aurait vu les 244 agences et 800 000 clients de HSBC vendus à la filiale de Cerberus MyMoneyGroup pour un montant nominal. Cela faisait partie de la volonté de HSBC d’accroître sa concentration et son allocation d’actifs sur ses marchés les plus rentables en Asie et de couper les liens avec les entreprises déficitaires en Europe et aux États-Unis.

Pour sortir du réseau de distribution, qui avait perdu 500 millions de dollars au cours des deux années précédant l’accord, il était prêt à assumer une perte avant impôts d’environ 2,3 milliards de dollars ainsi qu’une charge de 700 millions de dollars liée à la dépréciation du goodwill.

Dans le cadre de la vente, HSBC avait accepté de s’assurer que l’entreprise avait une valeur nette d’inventaire de 2 milliards de dollars lors de la remise – un engagement qui aurait pu obliger HSBC à injecter plus de liquidités.

Si la vente échoue, ce sera un coup dur pour HSBC, qui a depuis subi de fortes pressions de la part de son plus grand investisseur, Ping An. L’assureur chinois mène une campagne militante pour diviser la banque tentaculaire en unités est et ouest afin d’améliorer sa rentabilité et de l’aider à surmonter les tensions géopolitiques américano-chinoises de plus en plus tendues.

L’accord compromis avec Cerberus n’est que le dernier exemple de la façon dont une série de fortes hausses de taux dans le monde, après plus d’une décennie de politique monétaire accommodante, a provoqué des bouleversements dans le système financier mondial. Plus particulièrement, la Silicon Valley Bank s’est effondrée après qu’une stratégie visant à accroître la rentabilité en achetant des actifs plus risqués l’ait exposée à d’énormes pertes.

HSBC a déclaré que les modifications du « traitement comptable à la juste valeur lors de l’acquisition » causées par les hausses de taux « augmenteront considérablement le montant de capital requis ».

Le prêteur basé à Londres a ajouté qu’il « reste déterminé à poursuivre la vente à condition que des conditions appropriées puissent être convenues », mais que si cela ne se produit pas d’ici la fin mai de l’année prochaine, l’accord sera résilié. Ce délai peut être prolongé jusqu’en novembre dans certaines circonstances.

En supposant la conclusion de l’accord avec Cerberus, MyMoneyGroup avait prévu de ressusciter la marque Crédit Commercial de France, que HSBC a apportée pour 11,1 milliards d’euros en 2000. Au moment où HSBC en a pris le contrôle, le CCF comptait des clients haut de gamme ainsi qu’une poignée de banques. Au cours des deux dernières décennies, HSBC a vendu les banques régionales du CCF, pour 2,1 milliards d’euros, son siège social sur les Champs-Elysées pour 400 millions d’euros et a intégré certaines de ses opérations à celles du groupe au sens large.



ttn-fr-56