Hoke et Louis Amoeba anéantissent la science de n’être personne dans ‘BBO’


Pas d’étiquette, pas de publicité et pas un mot à ce sujet. C’est ainsi que Hoke et Louis Amoeba ont réussi à être un sujet tendance instantané il y a deux semaines avec la sortie de ‘BBO’, le premier album de ce duo hip hop valencien. Bien qu’ils ne forment pas vraiment un duo en tant que tel, difficile de ne pas les séparer après des mois et des mois de lecture sur les réseaux : « A quand l’album de Hoke et Louis Amoeba ? ».

‘BBO’, d’une durée d’à peine 26 minutes, est défini par les auteurs eux-mêmes comme un « speedrun album ». Cela ne veut pas dire qu’il leur a fallu une journée pour le faire, loin de là. Bien que bref, ‘BBO’ est une œuvre dense mais pas écrasante, composée de la sélection infinie de flux de Hoke, de rimes intelligentes et d’une technique de rap raffinée et des rythmes polyvalents de Louis Amoeba, parmi lesquels vous trouverez du boom bap classique avec des notes de modernité comme dans ‘Desamparados’, des bases influencées par le trap comme dans ‘Olympique’ ou des chansons totalement basées sur l’échantillonnage, comme les grands ‘Medallones’.

La production d’amibes n’est pas classée dans un style fermé. Le valencien mélange constamment des éléments numériques avec des éléments classiques, et c’est précisément grâce à cela qu’il a réussi à créer son immédiatement reconnaissable.

Après la sortie de ‘BBO’, certains voient en Hoke l’incontournable futur du rap espagnol. D’autres y voient le présent incontesté. Si avant la sortie de l’album il y avait une saine anticipation basée sur le respect dans les réseaux, on pourrait affirmer qu’une grande partie de ce respect est maintenant devenu du fanatisme. C’est le premier projet de Hoke, donc en parler dès qu’un « chef-d’œuvre » rend un mauvais service au MC valencien. Comme Elphomega l’a noté sur Twitter, « Ce n’est pas la faute de Hoke si vous êtes fan. »

Malgré cela, ‘BBO’ est un excellent album. Outre les nombreux éloges qu’il a reçus de personnes établies de longue date dans l’industrie, comme Natos y Waor ou Delaossa, il a réussi cette semaine l’exploit de se positionner au numéro 4 sur la liste des albums les plus populaires en Espagne, juste derrière « MOTOMAMI » de Rosalía, après avoir fait ses débuts la semaine dernière au numéro 21. Quelque chose d’inouï pour un album comme celui-ci, qui n’a pas de maison de disques ni d’agence de publicité derrière lui. Et si cela ne suffisait pas, billets pour la tournée ‘BBO’ ils s’épuisent rapidement. À tel point qu’ils ont été contraints d’ajouter de nouvelles dates à Valence, Barcelone et Madrid. Ces derniers ont été vendus le jour même du départ.



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