Le cabinet espère amener les 942 Afghans qui figurent toujours sur la liste à évacuer vers les Pays-Bas avant le début du mois de septembre. Le ministre Wopke Hoekstra (Affaires étrangères, CDA) l’a annoncé jeudi une lettre informer la Chambre des représentants. Le Pakistan voisin, comme c’était le cas auparavant, est prêt à permettre aux Afghans sans passeport de traverser la frontière « de manière organisée », a écrit Hoekstra. La plupart des personnes sur la liste d’évacuation sont toujours en Afghanistan.

Un problème pour de nombreux Afghans qui veulent quitter le pays est qu’ils n’ont pas de documents de voyage valides. L’obtention d’un document de voyage est pratiquement impossible, car les évacués, qui ont travaillé pour les Pays-Bas, craignent tout contact avec les talibans. L’Afghanistan souffrirait également d’un manque de passeports vides. Maintenant que le Pakistan supprime la barrière, la difficulté est de quitter le pays. Hoekstra écrit que la semaine dernière, il est apparu lors des premiers passages frontaliers que les talibans « ne sont pas seulement disposés à laisser les gens partir ».

Hoekstra écrit en outre que les Afghans susceptibles de venir aux Pays-Bas au cours des deux prochains mois exerceront une « pression supplémentaire » sur l’accueil des demandeurs d’asile déjà surchargé. En raison de « la sécurité personnelle des Afghans » et de « l’offre vraisemblablement unique du Pakistan », le cabinet souhaite transférer les Afghans aux Pays-Bas « bientôt », selon Hoekstra.

Urgence insuffisante

L’été dernier, les talibans ont pris le contrôle de la capitale, Kaboul. Dans la semaine qui a suivi la capture, 1 860 personnes ont été transportées par avion aux Pays-Bas lors d’une évacuation militaire chaotique et tardive. Depuis lors, 1 801 autres personnes sont venues d’Afghanistan à divers moments. Le cabinet précédent a reçu beaucoup de critiques sur la façon dont il avait géré l’opération d’évacuation en Afghanistan. La Chambre des représentants a déclaré que le cabinet avait réagi trop lentement et avec une urgence insuffisante à l’avancée des talibans en Afghanistan. Des milliers de personnes éligibles à l’évacuation ont été contraintes de rester sur place.

La ministre des Affaires étrangères de l’époque Sigrid Kaag (D66), qui devait superviser l’opération d’évacuation, et la ministre de la Défense de l’époque Ank Bijleveld (CDA) avaient été contraintes de démissionner en septembre dernier après les critiques. Les ministères des Affaires étrangères, de la Défense et de la Justice et Sécurité ont lancé une enquête sur le déroulement de l’opération, menée par l’ancien haut responsable Maarten Ruys. Les résultats de celle-ci seront présentés au plus tard en mai 2023.



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