Taxis jaunes et looks urbains chez Helmut Lang, boiseries rustiques et ambiance ranch au défilé Ralph Lauren : la Fashion Week de New York a débuté vendredi dans une atmosphère de contrastes qui la rend si diversifiée.
Avec une douzaine de défilés par jour jusqu’au mercredi inclus, New York ouvre les fashion week printemps-été 2024, devant Londres et les très populaires fashion week de Milan et Paris. La programmation officielle comprend une multitude de jeunes talents et de marques émergentes aux côtés de noms établis et d’une poignée de poids lourds, dont Ralph Lauren, Michael Kors, 3.1 Phillip Lim, Altuzarra, Gabriela Hearst, Carolina Herrera et Tory Burch. Cette grande diversité permet à New York de rester « une pierre angulaire » de la mode, selon Steven Kolb, PDG du Council of Fashion Designers of America (CFDA).
Peter Do fait ses débuts avec Helmut Lang
Dans la chaleur étouffante du début d’après-midi, les fashionistas faisaient la queue à l’entrée d’un immeuble de verre du Lower East Side de Manhattan pour assister au retour d’Helmut Lang au calendrier. La marque a fait parler d’elle lors de la fashion week new-yorkaise des années 1990 et 2000 grâce à l’esthétique minimaliste puis innovante de son fondateur, le créateur autrichien du même nom. L’homonyme a pris sa retraite de l’industrie de la mode en 2005.
Aujourd’hui, Helmut Lang fait partie du géant japonais de la mode Fast Retailing, qui possède également Uniqlo. La collection, conçue par l’un des jeunes talents de la scène new-yorkaise, le designer vietnamien Peter Do (32 ans), a hérité de l’héritage du fondateur. Les ensembles veste et pantalon noirs se portent amples, bien que ponctués de rayures roses ou dorées presque fluorescentes sur les jambes, la ceinture et la bandoulière. Peter Do réinterprète les basiques, comme une combinaison en jean à manches retroussées et col ouvert. Il y avait aussi une allusion aux taxis jaunes de New York, sur les néons desquels Helmut Lang avait apposé son nom comme support publicitaire à la fin des années 1990 – une première pour un créateur de mode.
« Je veux vraiment ancrer et habiller New York », a souligné Peter Do, résumant le spectacle avec deux mots souvent associés à la ville : « chaotique et énergique ».
Ralph Lauren montre le glamour et la vie à la campagne
Chez Ralph Lauren, icône du style preppy et quintessence du prêt-à-porter américain, l’ambiance était beaucoup plus intimiste, avec une décoration de grange rustique rappelant son ranch du Colorado. Le denim est aussi une marque de fabrique pour Lauren. Cette fois, la matière a été réinventée en « tenue de soirée romantique », agrémentée de perles et de plumes brodées ou en jupe ample terminée par une traîne fleurie.
Avec des tenues colorées, élégantes et sophistiquées, le créateur originaire du Bronx a voulu « célébrer une femme intemporelle et moderne, audacieuse et romantique, raffinée et vibrante », comme il l’écrit dans sa note de collection.
Avec le mannequin Christy Turlington sur le podium et les actrices Robin Wright et Amanda Seyfried dans le public, le défilé s’est terminé avec des robes dorées, dont une à franges, qui, selon Lauren, ont nécessité « plus de 800 heures de travail de la part de quinze brodeuses spécialisées ».
Cette saison, la Fashion Week se déroule au milieu d’une double grève des écrivains et acteurs hollywoodiens pour de meilleurs salaires. La grève a réduit au minimum le nombre de tapis rouges utilisés pour les premières, ce qui signifie que les marques ont perdu la capacité d’habiller les stars et de le faire savoir au monde entier.
Mais cela n’inquiète pas le directeur du CFDA. «Le tapis rouge est certainement un moyen de s’adresser au public», déclare Kolb. Mais les défilés et le contenu partagé par les marques sur les réseaux sociaux « contribueront à une fashion week très bruyante et très visible », a-t-il ajouté. (AFP)
Cet article a été traduit et édité de l’anglais.