Hausse des taux d’intérêt, inquiète sept Italiens sur dix. Et un sur deux est obligé d’abandonner


Sept Italiens sur 10 s’inquiètent de la hausse des taux d’intérêt et estiment qu’elle représente un frein à l’économie des ménages et à l’économie en général. Un sur deux a dû renoncer à s’acheter des meubles ou une voiture neuve par tranches et considère que la politique menée par la Banque centrale européenne pour juguler l’inflation est erronée. C’est ce qui ressort du rapport FragilItalia « Augmentation des taux d’intérêt », préparé par la zone d’étude Legacoop et Ipsos, sur la base des résultats d’une analyse menée sur un échantillon représentatif de la population (800 cas âgés de 18 ans et plus).

« L’augmentation répétée des taux, ainsi que la communication douteuse qui l’a accompagnée, n’aident pas l’économie et les familles italiennes – souligne Simone Gamberini, présidente de Legacoop – et les familles et les entreprises italiennes ont des objectifs clairs. Nous sommes de ceux qui, d’ailleurs en société autoritaire, estiment que la hausse des taux d’intérêt n’est pas le remède à l’inflation due à la hausse des coûts, mais plutôt qu’elle contribue à en prolonger les effets. De plus, depuis des mois, nos coopératives signalent la surchauffe progressive de l’accès au crédit».

L’essentiel des effets de la hausse des taux d’intérêt sur la dynamique de la consommation et, plus généralement, sur la croissance (qui est plus fragile) a également été mis en évidence par le Confindustria Study Center, dans la récente enquête de Congiuntura flash.

49% de l’échantillon : la politique de la BCE contre l’inflation est mauvaise

Pour en revenir au rapport Legacoop et Ipsos, 69% de la population est très ou assez préoccupée par la hausse des taux d’intérêt (avec un pic à 79% dans la classe populaire), tandis que 25% expriment une inquiétude limitée (35% % dans la classe moyenne classe et parmi les plus de 65 ans) et 7 % sont muets. Des inquiétudes également confirmées par l’arrêt sur la politique menée par la BCE pour freiner l’inflation, jugée mauvaise par 49% des Italiens (et par 65% de la classe ouvrière), tandis que 23% la jugent juste (31% dans le classe moyenne). La part de ceux qui ne peuvent pas s’exprimer est importante (28%). Par ailleurs, plus d’1 Italien sur trois (35%, avec un pic à 44% dans la classe ouvrière) pense que la BCE n’a pas de stratégie précise, mais qu’elle chasse l’inflation en adoptant des mesures sans vision à long terme . Légèrement plus faible (34%) est la part de ceux qui pensent que la Banque centrale européenne suit une stratégie générale, qu’elle adapte en fonction des évolutions de l’économie. Seuls 11% jugent positivement la stratégie adoptée par la BCE, tandis que 20% restent muets.

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La hausse des taux d’intérêt ralentit l’économie des ménages

Mais quels sont les effets déterminés par la hausse des taux d’intérêt, et donc du coût de l’argent, sur l’économie des ménages et sur celle de notre pays en général ? Pour 73% des personnes interrogées, la hausse des taux d’intérêt freine l’économie des ménages, tandis que 12% estiment qu’elle joue un rôle aidant et 15% se taisent. En ce qui concerne les effets sur l’ensemble de l’économie du pays, 71% pensent que la hausse des taux la freine, tandis que 12% pensent qu’elle aide ; 17% ne se prononcent pas Plus concrètement, 66% des Italiens prévoient des effets négatifs sur le marché immobilier dans les mois à venir : pour 42% il subira un ralentissement, pour 24% un ralentissement brutal. 26% estiment que, comme toujours, il sera exposé à des fluctuations, tandis que 9% s’attendent à ce qu’il progresse, mais la hausse des taux a déjà produit des effets négatifs sur une grande partie de la population. 49% ont été contraints d’abandonner. En particulier, 16 % ont dû renoncer à changer certains meubles de la maison, 14 % à acheter un électroménager en plusieurs fois, 13 % une voiture en plusieurs fois et 10 % à demander un petit prêt ou à acheter un bien immobilier.



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