Hans Vandeweghe évalue les chances des équipes belges aux Jeux Olympiques : « Gardons nos esprits »

Hans Vandeweghe est journaliste sportif chez De Morgen. Il estime les chances des trois équipes que la Belgique enverra aux Jeux Olympiques cet été.

Hans Vandeweghe

Vous souvenez-vous de la façon dont la Belgique est soudainement devenue un pays de sports d’équipe lors des précédents Jeux Olympiques ? Quarts de finale avec le basket féminin, quatrième place avec le 3×3 hommes, médaille d’or avec le hockey…

Juste une note administrative : les équipes de relais, les performances cumulées et les doubles au tennis ne sont pas des sports d’équipe. Il s’agit d’un sport superlatif où l’alchimie et le travail d’équipe entre plus de deux athlètes sont essentiels.

Aujourd’hui, moins de six mois avant la cérémonie d’ouverture de Paris 2024, Team Belgium compte déjà trois équipes aux Jeux Olympiques. Et avec des ambitions élevées, si l’on peut les croire.

Les Belgian Cats y sont pour la deuxième fois consécutive. Dans le sport d’équipe féminin le plus mondial, c’est tout un exploit de faire partie d’un groupe restreint de douze personnes pendant huit ans.

Les hockeyeurs sont là pour la cinquième fois consécutive. Dans le plus petit des sports collectifs, oui, mais non moins impressionnant. Ils ont terminé neuvièmes à Pékin en 2008, cinquièmes quatre ans plus tard à Londres, deuxièmes (argent) à Rio en 2016. Enfin, ils ont remporté l’or à Tokyo au terme d’un match mémorable où les Australiens les ont tenus en échec 1-1. Lors de tirs au but à glacer le sang, le gardien Vincent Van Asch s’est montré à la hauteur de sa réputation de « le Mur ».

Les hockeyeuses se sont également qualifiées, pour la deuxième fois seulement. A Londres en 2012, ils n’ont pas laissé une impression inoubliable. Ils ont terminé derniers du groupe et ont heureusement réussi à battre les États-Unis pour le match pour la onzième place. Depuis lors, les Red Panthers ont gravi les échelons mondiaux.

Le 18 janvier, il a fallu beaucoup de peine et de sueur pour résister à la Grande-Bretagne et décrocher le billet pour Paris. Le fait qu’ils aient réussi à vaincre l’Espagne in extremis un jour et à avoir la gueule de bois plus tard a montré à quel point cette équipe a grandi.

Qui nous manque-t-il encore ? Le 3×3 du basket. Leur quatrième place à Tokyo pourrait bien être une je me demande une fois C’est peut-être maintenant que d’autres pays ont également commencé à considérer ce format de compétition comme une priorité. Peut-être que nos « basketteurs carrés » devront attendre juin, date à laquelle les derniers billets seront distribués.

Qui aurait dû être là ? Les gars du volley-ball. Après un fantastique tournoi de qualification olympique, ils ont raté une qualification presque assurée en s’inclinant lors du dernier match contre un pays (la Bulgarie) qui n’avait plus rien à gagner ni à perdre.

Qui nous manque aussi ? Les volleyeuses féminines. Comment ça, ils ne se sont jamais approchés d’un billet olympique ? C’est vrai, mais si l’équipe n’avait pas été gâchée ces dernières années par l’entraîneur national Gert Vande Broek et l’association de volley-ball, à la suite de quoi les meilleurs joueurs belges avaient été sélectionnés ou avaient voulu jouer pour lui, une participation olympique serait ont été possibles. C’est la faute des autorités sportives belges/flandres si la mauvaise gestion de l’entraîneur et de l’association est restée si longtemps sous le radar.

Qu’en est-il de ces ambitions ? Eh bien, essayons quand même.

Les joueurs de hockey vont se régaler. Le hockey belge a été analysé de bout en bout par tous les autres pays et il était significatif que le tournoi de qualification olympique de janvier 2024 ne soit que la première victoire du champion olympique en titre en trois ans. Entre-temps, le sélectionneur national Michel van den Heuvel a apporté du sang neuf aux Lions rouges. Attendons de voir s’ils sont prêts à franchir une nouvelle étape vers le sommet mondial absolu.

Les hockeyeuses disposent toujours de la plus grande marge de progression, avec de jeunes joueuses capables de faire un bond en avant dans une préparation longue et minutieuse en vue du tournoi olympique. Ne soyez pas choqué si les Red Panthers vont le plus loin.

Enfin, le basket national féminin. Il faut oser appeler un chat un chat, les Belgian Cats ont brillamment performé à Tokyo, mais ont également eu beaucoup de chance de ne pas se retrouver dans la moitié de tableau américaine en raison de la défaite contre la Chine. Ils ont bêtement donné une opportunité de médaille contre le Japon.

Bien sûr, il y a ce titre européen phénoménal, et on ne peut pas le leur enlever, mais l’Europe n’est pas un leader dans le monde du basket-ball. De plus, la Pologne, modeste et également européenne, a montré comment limiter le basket-ball rapide des Cats.

«Nous visons une médaille», entend-on et lit-on désormais partout. Ou : « Nous allons à Paris. » L’ambition est belle, mais le réalisme est de mise ici. Pour l’heure, les Cats n’accéderont qu’à la phase de groupes à Lille, qui signifie Lille en français. De l’autre côté de la frontière française, ils sont déjà là et ce n’est que s’ils réussissent à Lille et se qualifient pour les quarts de finale qu’ils pourront se rendre à Paris. Et puis ça commence vraiment.



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