Au cours des trente prochaines années, le cabinet débloquera un total de 22 milliards d’euros pour indemniser Groningue des conséquences néfastes de l’extraction du gaz. C’est nettement moins que les 30 milliards d’euros que la région elle-même avait réclamés, sans compter l’argent pour la réparation des dégâts et le renforcement des habitations.
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Le cabinet prend une série de mesures pour rendre le traitement des sinistres « plus doux, plus facile et plus humain », a déclaré mardi le secrétaire d’Etat Hans Vijlbrief (Mines) lors d’une conférence de presse sur l’indemnisation.
Le cabinet élargit le domaine dans lequel les gens n’ont pas à démontrer que les dommages causés par un tremblement de terre sont causés par l’extraction de gaz. Désormais, les dommages jusqu’à 40 000 euros seront simplement remboursés sans enquête sur la cause.
Selon le cabinet, cette approche peut dans certains cas conduire à une surcompensation, « mais le cabinet l’accepte ». Cela signifie moins d’incertitude et de tracas juridiques pour les résidents.
Avec la compensation, le cabinet s’excuse une fois de plus auprès des habitants de Groningue. Le Premier ministre Mark Rutte a déclaré lors des présentations de l’indemnisation mardi qu’il avalisait les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire « sans réserves ».
Rémunération bien inférieure à l’exigence de Groningue
Les administrateurs de Groningen avaient exigé 30 milliards d’euros pour des années d’investissement dans, entre autres, la qualité de vie dans les villages et les quartiers et la fabrication de maisons sans gaz. Une partie de cet argent devrait également aller à l’éducation, aux sports et à la culture, afin que les jeunes aient plus d’opportunités.
De plus, ils avaient explicitement indiqué que ce montant n’est pas destiné à gérer les dégâts et à renforcer les habitations, les entreprises et le patrimoine. Selon eux, un budget illimité doit être disponible pour cela.
Les coûts de gestion des dégâts dans la seule zone sismique sont estimés entre 5 et 10 milliards d’euros. C’est sans compter les dommages qui peuvent être causés par de nouveaux tremblements de terre. Bien que le robinet de gaz soit fermé, les tremblements de terre peuvent se poursuivre pendant des décennies.
Les 22 milliards d’euros promis aujourd’hui par le cabinet sont destinés à la fois au règlement des créances et à la soi-disant « dette d’honneur », qui est utilisée pour les investissements dans la province. Au total, 7,5 milliards d’euros sont destinés à ces investissements. Le reste peut être utilisé pour le traitement des sinistres et le renforcement de la maison.
« Les Pays-Bas ont une dette d’honneur envers Groningue »
Il y a deux mois, la commission d’enquête parlementaire a décidé, après une enquête sur l’extraction de gaz à Groningen, que les Pays-Bas avaient une dette d’honneur envers Groningen.
En soixante ans, l’État néerlandais a gagné 363 milliards d’euros grâce à l’extraction du gaz du champ de Groningue. L’État-providence a été construit avec cet argent, tandis que Groningue a été laissée pour compte avec les dommages et les souffrances. De plus, sur l’argent mis de côté pour des projets économiques, seulement 1 % a été dépensé dans le nord du pays.
« Il y a un prix à payer pour oublier les habitants de Groningue », a jugé le comité. Elle a également conclu que les intérêts des habitants ont été structurellement ignorés, avec toutes les conséquences désastreuses que cela entraîne. Pris ensemble, cela a conduit à un « échec systémique sans précédent » du gouvernement.
Le comité a formulé onze recommandations, notamment : rendre le traitement des réclamations plus doux, plus facile et plus humain. L’Institut des dommages miniers de Groningue (IMG) a déjà proposé une série de mesures pour y remédier.