Il y a eu une grande agitation au Nigeria après que quatre jeunes suspects se soient effondrés vendredi lors d’un procès pour leur participation aux manifestations antigouvernementales en août de cette année. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent les garçons minces, à peine conscients, allongés sur le sol de la salle d’audience.
En août 2024, de grandes manifestations ont éclaté au Nigeria, ces actions étant en partie alimentées par la plus grande crise économique depuis des années. Des milliers de jeunes sont descendus dans la rue, entraînant de fréquents affrontements avec les forces de l’ordre. Des dizaines de personnes ont été tuées. Des centaines de Nigérians, pour la plupart des jeunes, ont été arrêtés. Depuis, beaucoup sont bloqués. Vendredi, 76 suspects ont comparu devant le tribunal, dont un tiers étaient âgés de 14 à 18 ans.
La persécution de ces mineurs a longtemps été un point majeur des critiques militants des droits de l’homme et ONG. Les récentes images des suspects souffrant de malnutrition vont encore accroître les critiques.
Comparaison avec le camp de concentration
Atiku Abubakar, candidat perdant à la présidentielle de 2023, réagit avec indignation aux images « dégoûtantes » de garçons malnutris. « La vidéo, qui rappelle un camp de concentration, montre une fois de plus à quel point ce gouvernement se soucie peu de la vie des personnes vulnérables », écrit-il sur X. Amnistie internationale critique la « détention arbitraire » des « enfants émaciés ».
Pourtant, selon la police nigériane, il n’y a rien de mal, comme elle l’a affirmé dans un communiqué peu après la diffusion des images. Les garçons exprimaient leur mal-être,consciemment» mis en scène pour attirer l’attention des médias.
« Une allégation bizarre », répond Amnistie internationale sur la police. « Détenir des enfants dans des conditions aussi horribles en raison d’une manifestation contre la faim et la corruption est l’une des tentatives meurtrières visant à supprimer la liberté de réunion. »