GP Australie, Rins gagne, mais Bagnaia, troisième, est leader mondial avec Ducati et voit le titre

A Phillip Island, Pecco est troisième derrière l’Espagnol devant Suzuki et Marc Marquez, mais la chute de Quartararo le propulse en tête du classement avec 14 points d’avance : en Malaisie, il a la première balle de match pour le titre. Bravo Bezzecchi, Bastianini et Marini

Massimo Brizzi

16 octobre

-Milan

Pecco Bagnaia met la flèche et voit l’arc-en-ciel. La Suzuki d’Alex Rins s’est imposée en Australie, un honneur pour le constructeur d’Hamamatsu qu’il a quitté en fin d’année, mais le Piémontais de Ducati à la 3e place derrière Marc Marquez complète et perfectionne l’opération de dépassement face à Fabio Quartararo, qui a terminé de manière sensationnelle sur la terrain après un GP très difficile. Après presque six mois, en effet, le Championnat du Monde MotoGP change de maître, avec Bagnaia le nouveau leader du classement à +14 sur le Français sur Yamaha et +27 sur Aleix Espargaro, neuvième avec Aprilia. Maintenant en Malaisie, dimanche prochain, Bagnaia a sa première balle de match de championnat du monde sur la raquette Desmo.

explosion d’émotions

Une course délicate pour le sort du Championnat du Monde qui ne lésine pas sur les émotions et rappelle celle de 2015 pour son côté serré. Quartararo donne les plus gros pour le classement, qui se heurte d’abord à une ligne droite qui le fait sortir de la zone des points, puis tombe au tour 11 au virage 2 alors qu’il tentait de se relever. A ce moment-là, Bagnaia, prévenu depuis les stands du départ du leader mondial de la scène, ne rompt pas et ose : il se bat devant Rins, Marquez et Bezzecchi faisant preuve de courage, de caractère et de froideur. Il ne cède que dans le dernier tour, mais son podium vaut l’or pour le Championnat du Monde. Au pied du podium un excellent Marco Bezzecchi, 4ème devant Enea Bastianini et Luca Marini pour compléter le sourire Ducati : le constructeur Borgo Panigale place six Desmosedici aux huit premières places et a la belle opportunité de déboucher pour le trophée le plus attendu de l’époque de Casey Stoner.

quelle course

Soleil, piste sèche et différents choix de pneus, avec une prédominance de gomme dure à l’arrière, sauf pour Marquez avec le tendre, et dur à l’avant, mais avec la Ducati choisissant le médium. Au départ, un joli tir de Martin, avec Marquez dans le sillage et Bagnaia qui après un départ incertain réussit bien à doubler ses rivaux, Espargaro et Quartararo. Miller a des ailes aux pieds et part dans le sillage de Bagnaia tandis que Quartararo fait un patatrac long au virage 4 et dégringole au classement. Bagnaia est le leader virtuel, mais il doit penser à la lutte interne avec son coéquipier, qui à domicile veut bien faire, et Alex Rins, en très bon rythme avec Suzuki. Miller au 9e tour est cependant étiré par Alex Marquez, paradoxalement dans la courbe qui lui a été récemment consacrée, et avant que la bataille ne commence. Il s’agit de Bagnaia, Marquez, Rins, Bezzecchi, Martin, Aleix Espargaro ramassés en moins d’1 seconde, avec Luca Marini et Enea Bastianini en récupération. Rins n’écarte pas Bagnaia, pas plus qu’il n’épargne Bez avec Marquez : des duels palpitants. On arrive au dernier tour avec Bagnaia devant Rins et Marquez, mais le couple espagnol passe Pecco au virage 2 et va se battre pour la victoire. Marc essaie, mais Rins est très doué pour fermer toutes les portes : un triomphe mérité pour lui et une Suzuki qui, avant les adieux, méritait un jour de gloire pour le professionnalisme avec lequel il a continué à travailler. Partagé, après cette course extraordinaire, avec la joie de Bagnaia et la rousse.





ttn-fr-4