Giroud sort Milan du tunnel : encorné de trois points et Turin battu

Les Rossoneri renouent avec la victoire après plus d’un mois et laissent derrière eux leurs trois défaites consécutives. Match difficile face aux grenades, qui n’ont pas profité des occasions de prendre l’avantage en première mi-temps

Explication simple : Ibra est de retour dans l’équipe et Milan a recommencé à gagner. Une partie est aussi ici, certainement. Explication plus complexe : Milan a recommencé à gagner car, alors que la lumière s’était éteinte en finale contre la Roma, elle s’est rallumée dans l’intervalle contre le Torino. Le problème est de comprendre pourquoi. Alors et maintenant. Mystères. Mais au moins ici pour le Diable, il y a une fin heureuse qui après sept matchs sans sourire arrête le naufrage et change de perspective, maintenant une forte candidature pour les quatre premières places. C’était aussi important de se retrouver dans une Ligue des Champions clé, puisque c’était la répétition générale avant le match contre le Conte déchaîné. Ce n’est pas un Milan guéri, remarquez : la première mi-temps a été triste et mal jouée comme les matches précédents, mais cette étincelle que Pioli recherchait depuis un certain temps a frappé en seconde mi-temps. Toro l’a beaucoup plus aimé dans les 45′ premiers, joué avec personnalité, attention et idées claires, mais n’a pas pu contenir l’onde de choc – certes inattendue, compte tenu de la première mi-temps – des Rossoneri en seconde période.

LES CHOIX

Pioli est resté fidèle aux indications qu’il avait lui-même données en confirmant la défense à trois, mais avec un changement par rapport au derby : Gabbia out et Thiaw in, pour sa troisième apparition en tant que titulaire cette saison (dont trois il y a des mois). Le marché d’été frappe fort. Le rôle médian est également différent, avec deux milieux de terrain – Tonali et Krunic – et non trois. Leao est de retour devant après deux exclusions bruyantes d’affilée et, avec lui et Giroud, voici Diaz, libre de se balancer entre les lignes. Le problème le plus pressant de Juric était plutôt la préparation d’un milieu de terrain sans Ricci blessé et avec Ilic contraint au banc par une condition athlétique précaire. L’entraîneur de grenade l’a résolu avec un nom annoncé – Adopo, le tueur du diable en Coupe d’Italie – et la grosse surprise Gineitis, le Lituanien de 18 ans qui fait ses débuts absolus en équipe première. Sur les ailes Singo et Rodriguez, attaque confiée à Vlasic et Miranchuk en soutien de Sanabria.

BULLES

Moche et ennuyeux. La première mi-temps oscille entre ces coordonnées car Milan est le Milan habituel de ces dernières semaines – lent, prévisible, effrayé – et le Taureau, qui aurait des bulles à déboucher, après un quart d’heure de personnalité semble presque content d’effrayer les Diable qu’occasionnellement. Une erreur, car ce Milan est une équipe qui se fait plus ou moins ronger par l’angoisse à chaque fois qu’elle est enfermée dans sa surface et qui peine à s’en sortir proprement lorsqu’elle récupère le ballon. En bref, Torino est définitivement meilleur que les deux, mais la fente manquée est un péché capital. Aussi parce que Milan, encore une fois, ne fonctionne pas. La manœuvre collective – terne, apathique et craintive – ne fonctionne pas non plus. Leao se démarque en particulier, avec des livraisons centrales et non latérales qui l’effacent pratiquement du jeu, également parce que Rafa n’est jamais en mesure de donner de la profondeur. Giroud se démarque également, dans une condition physique épouvantable, incapable de défendre le ballon ni même de l’arrêter. Hernandez se démarque également, également avec ses muscles visiblement épuisés. Et il y en a aussi pour Diaz, qui aurait plutôt de la verve mais la gaspille en décidant de jouer principalement une partition en solo et en finissant par s’écraser à plusieurs reprises contre le mur de la grenade. Les trois premiers accusés se rattraperont, et avec intérêt, en seconde période.

DES TROUS

Le Taureau écrase un moment Milan, puis choisit de gérer mais maîtrise toujours la situation. Gineitis s’accroche – parfois trop brutalement – à Diaz et l’étouffe, Singo martèle dans l’aile, Miranchuk surveille les épaules de ceux qui opèrent quelques mètres devant et Vlasic – même s’il n’est pas dans l’un des meilleurs jours – avec ses mouvements ouvre plutôt considérable trous dans le milieu de terrain des Rossoneri. Cependant, grenade bien plus précise et piquante dans le tour de balle devant un Diable encore décollé entre les départements et à l’attitude visiblement découragée. La peur peut être vue, vous pouvez la sentir avec votre main à chaque arrêt. A chaque étape. Et il brouille les idées quand il s’agit d’attaquer car Milenkovic, à part quelques tirs déséquilibrés de Theo et Saelemaekers, n’a à se soucier de rien. Leao, sur le seul ballon libre des 45 premiers, s’assoupit avant de tirer. Turin, en revanche, se présente dangereusement à deux reprises : à la 18e minute quand Sanabria touche le poteau et à la 37e minute quand Tatarusanu ne sort pas, Kjaer trébuche en dernier et Sanabria est bloquée par un joli réflexe du Gardien des Rossoneri.

CHANGEMENT DE SCRIPT

La récupération propose un autre script. Avec une interprétation précise : Hernandez décide que le temps de la contemplation est révolu et commence à pousser. Toro tombe, Singo avec lui, et Milan commence à créer ces dangers qui n’ont pas été vus depuis un moment. Deux anneaux forts : Giroud pour Leao à la 9e minute et Diaz pour Giroud à la 11e minute appellent Milinkovic à deux interventions importantes, notamment la seconde avec le ballon dansant à un pas de la ligne. Et à la 18e minute, le Diable passe : croix de Théo sur la tête de Giroud, qui vole le temps de Djidji, se tord – pardon, il se retourne – et enfonce la porte de la grenade avec un baiser ultérieur sur le maillot. C’est le rachat des deux déçus du Qatar. Juric lance Karamoh, mais c’est quand même Milan qui pousse dans la demi-heure avec Hernandez qui en contre-attaque lance un but inscrit après une passe décisive de Leao à la poubelle. Mains dans les cheveux devenus blond platine. C’est un autre diable, cependant, aussi parce que Leao revient sur le côté avec une bonne jambe et on se demande ce qui bloquait tous les Rossoneri jusqu’à l’intervalle. La peur, évidemment juste la peur.



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