Giovannini : « Le gouvernement a des pouvoirs substitutifs contre les vetos. Extensions de l’UE pour des retards limités, si nécessaire « 


Pour pallier les avis contradictoires sur les autorisations environnementales ou les Surintendances d’investissements du Pnrr « le gouvernement pourrait activer la procédure extraordinaire qui permet au Conseil des ministres d’approuver rapidement les travaux ou engager le processus d’activation des pouvoirs de remplacement » : sur les infrastructures, si besoin , mais aussi – comme elle l’a déjà fait – sur les centrales à énergies renouvelables telles que l’éolien et le photovoltaïque, aujourd’hui encore plus urgentes. Le ministre des Infrastructures et de la Mobilité durable, Enrico Giovannini, du récent débat sur le PNRR capte avant tout cet aspect : accélérer la mise en œuvre. « Je veux espérer – dit-il – que ces pouvoirs seront considérés comme de l’administration ordinaire pour que le CDM, si nécessaire dans les deux prochains mois, puisse prendre des décisions de ce type ». Mais il ne se dérobe pas aux autres questions sur le PNR.

Le ministre Giovannini, le commissaire Gentiloni affirme que quelque chose peut être modifié dans le PNR, en l’évaluant au cas par cas, toujours dans le but d’accélérer la mise en œuvre du plan et de ne pas le dénaturer. Enregistrez-vous des retards ou des empêchements qui nous amènent déjà à dire ce qu’il serait utile de changer ?

Gentiloni confirme ce que j’avais moi-même rapporté il y a des mois. Ce que je peux vous dire, c’est qu’au regard de ce qui se passe dans le monde, personne ne peut prétendre que nos choix d’investissements dans les infrastructures sont « mauvais » : ports, trains à grande vitesse et régionaux dans le Sud, intermodalité, remplacement écologique des bus , la régénération urbaine sont autant de choix nécessaires compte tenu d’autant plus des effets de la guerre et de la crise énergétique. De la même manière, je dis que les difficultés qui se sont présentées, par exemple l’inflation et la croissance des coûts, ne nous amènent pas pour le moment à déclarer irréalisable aucun des investissements prévus. Les retards intervenus sont contenus et résorbables.

Mais si ces délais limités étaient confirmés, ne serait-il pas rationnel pour l’UE d’autoriser une certaine flexibilité sur le calendrier de mise en œuvre ?

Je pense que ce serait rationnel, au cas par cas, comme l’a dit Gentiloni. Bruxelles dispose de toutes les informations disponibles pour évaluer le parcours de chaque œuvre individuelle. Certes, il ne serait pas impossible d’accorder quelques mois de plus, par exemple, pour effectuer un essai pour la mise en exploitation d’une voie ferrée, mais modifier les travaux à réaliser au fil de l’eau demanderait un délai très long, incompatible avec 2026. Ce qui pourrait être fait sans impacter le timing, c’est par exemple renoncer à un projet complexe et commander plus de bus électriques, ce qui est relativement facile. Mais ici, au-delà de l’accord à trouver avec les autres pays, il faut faire le bilan du maintien de l’équilibre entre les différentes Missions du PNR.



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