Giorgetti rassure les agences de notation : voici le calendrier des prochains bulletins


L’Italie risque-t-elle de voir sa note souveraine dégradée ? « Ce sont des titres de journaux, vous, journalistes, les croyez à juste titre, j’ai un doute légitime. » Intervenant sur « Ciel 20 ans », le ministre de l’Économie Giancarlo Giorgetti a jeté de l’eau sur le feu. «Comme tous les six mois – a-t-il déclaré – nous recevons les avis des agences de notation, comme dans tous les examens universitaires que nous préparons et ensuite nous allons à l’examen et expliquons les raisons d’une économie forte, la deuxième plus grande économie manufacturière d’Europe, un pays riche d’une créativité qui mérite d’être libérée. Mais elle a une dette publique importante et doit être consciente qu’elle ne peut pas commettre d’erreurs. »

Le ministre de l’Économie rencontré des agences de notation « pour démontrer la crédibilité et la solidité du pays ». Un dialogue qui, assure-t-on au Mef, est constant, porté sur le Nadef et la loi de finances, mais aussi sur les mesures antérieures, comme le durcissement du Superbonus : autant de signes de l’engagement du gouvernement sur le front des finances publiques.

Le spread BTP-Bund monte à 200 points

Le spread entre BTP et Bunds a clôturé à 200 points, contre 194 points la veille. Le rendement de l’obligation italienne à 10 ans a augmenté de 3 points de base à 4,88%, à contre-courant de la tendance des autres obligations d’État européennes. Le taux du Bund allemand a chuté de 4 points de base à 2,87 %. L’obligation française à 10 ans a également baissé, atteignant 3,45% (-2 points de base), l’espagnole à 3,99% (-1 point) et la grecque à 4,31% (-3 points).

Le calendrier des prochains bulletins

Les tensions sur les obligations d’État alimentent l’attente des notations que les agences de notation accorderont à la dette italienne d’ici la mi-novembre. Le premier à donner son avis, le 20 octobre, sera Standard&Poor’s (désormais BBB avec perspective stable), suivi le 10 novembre par Fitch (BBB, perspective stable) et le 17 par Moody’s. Cette dernière date est la plus attendue : la décision de Moody’s est en effet restée en attente depuis mai, lorsque l’agence a décidé de ne pas actualiser la notation. L’évaluation actuelle classe l’Italie à Baa3 avec des perspectives négatives et fin avril, la même agence a souligné dans un rapport que l’Italie était le seul pays parmi ceux « couverts » à risquer de « perdre sa qualité d’investissement ». Dans ce climat d’attente subsiste une certaine fibrillation sur les marchés. Un ajustement à la baisse suffirait à faire perdre à la dette italienne sa notation « Investment Grade », reconnue pour les titres considérés comme sûrs.

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Freins : «On ne s’attend à rien d’inquiétant concernant la cote»

« Nous sommes convaincus que rien d’inquiétant ne changera » dans la notation de l’Italie, qui sera revue par les trois principales agences de notation d’ici la mi-novembre », a déclaré le sous-secrétaire du MEF, Federico Freni, en marge d’une conférence organisée par Illimité sur le projet de loi sur le capital. «Nous sommes confiants pour l’économie italienne, je ne vois pas de craintes particulières. Evidemment, ce n’est pas une situation simple, des facteurs exogènes qui ne dépendent pas de nous jouent un rôle, car les taux ne dépendent pas de nous, la politique budgétaire européenne ne dépend pas de nous », a poursuivi Freni, soulignant que le coût de la dette « est ce n’est pas un problème italien. Si Athènes pleure, Sparte ne rit pas – a-t-il ajouté – car le coût de la dette allemande est de 3%, ce qui ne s’était pas produit depuis 2008 ».



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