Gigio, l’histoire enseigne : la position de titulaire dans l’équipe nationale n’est pas une rente


La croissance du gardien du PSG semble s’être arrêtée. Et en plus des hiérarchies, dans une équipe il y a aussi des critères de compétition et de méritocratie.

Andrea Masala

Hélas, hélas Gigio, c’est reparti : il n’y a pas de paix en équipe nationale. Le match nul de la Macédoine, vu à la télévision par six millions de téléspectateurs, pèse aussi sur sa conscience, suscitant doutes et critiques. La relation de Donnarumma avec l’Italie repart d’un autre dérapage, c’est comme la toile de Pénélope qu’il faut recréer. Lorsqu’il commet une erreur, le gardien n’a presque jamais de recours, il est fichu et plus exposé. Cependant, il faudra garder à l’esprit que, oui, il existe des hiérarchies, mais qu’elles doivent aussi respecter une saine concurrence et la méritocratie.

dogme

Petit à petit, le géant bleu risque de dilapider les bonnes choses qu’il a pu construire au cours de son ascension fulgurante. Il lui faudra donc bouger : la position de départ en Italie n’est pas une rente. Pour personne, comme peuvent le dire deux monuments de l’histoire du football, Zoff et Albertosi, qui sous la direction de l’entraîneur Valcareggi ont alterné de 1968 à 1971 : l’un a remporté le Championnat d’Europe, l’autre a terminé deuxième de la Coupe du monde battu par le Brésil par Pelé. Le rôle qui se prête moins au turnover que les autres est celui de gardien de but, mais le fait que Donnarumma soit inamovible dans la nouvelle sélection de Spalletti ne peut et ne doit pas devenir un dogme. Dans l’intérêt de la sélection italienne et du joueur lui-même. L’impression est que Gigio, dans le club qui l’a lancé comme mineur parmi les professionnels, c’est-à-dire Milan, même avec quelques euros de moins en poche, aurait pu terminer son parcours d’apprenti phénomène d’une manière plus naturelle et donc plus sereine. . Il semble que les calculs et le timing étaient erronés. Depuis son arrivée à Paris, il semble que sa croissance soit au point mort : une surcharge de responsabilités a compliqué sa maturation définitive. Nous parlons d’un joueur de 24 ans, il est temps de progresser encore. A une distinction près : le jeune de seize ans qui s’impose entre les postes avec une saine insouciance et un surplus de personnalité reçoit des applaudissements ouverts, le jeune de 24 ans qui échoue occasionnellement risque d’être déclassé d’exceptionnel à normal.

DOUTE

Il y aurait aussi un aspect humain, difficile à évaluer avec les outils traditionnels. Après le feuilleton du non-renouvellement du contrat et les adieux sur un transfert gratuit, le doute demeure que Gigio a raté l’occasion de devenir le drapeau du nouveau parcours milanais. Disons aussi qu’une fois parti, les Rossoneri ont repris le Scudetto. Pour lui, c’était d’abord « Paris ou cher », du moins pour l’augmentation de salaire, mais il reste ensuite la sensation lancinante que les sentiments avec le club d’Al Khelaifi ne se sont jamais pleinement épanouis. Une union de convenance, avec Donnarumma comme les nombreux et souvent inutiles autocollants de la collection du très riche cheikh. Et avec une base de supporters qui impute souvent à la « façon italienne » les dérapages fatals contre Benzema et Coman, qui leur ont coûté des éliminations de la Ligue des Champions ensorcelée. Bref, tout sauf un ménage tranquille. Compte tenu du scénario du PSG, l’équipe nationale aurait pu s’avérer être la zone de confort de Gigio, son jardin préféré et le plus généreux. Au lieu de cela, il y a un autre trébuchement : le buzz qui s’est élevé aux premières erreurs, voir l’Italie contre l’Allemagne, l’Autriche et l’Espagne, est devenu progressivement plus fort et plus encombrant au point d’alimenter un fleuve sur les réseaux sociaux. Une fois la déception apaisée, réfléchissons la tête froide. Qu’on le veuille ou non, Donnarumma mérite le minimum de reconnaissance réservé à un champion d’Europe en titre. En même temps, cela ne sert à rien de nous reposer sur nos lauriers et toujours uniquement sur les mérites sportifs récents. Donnarumma s’enrichit donc non seulement de millions d’euros parisiens supplémentaires, mais continue à exiger de plus en plus de lui-même. Replongez, donnez un bon coup de pied, le numéro prisé de votre répertoire, avant qu’il ne soit trop tard. La porte de l’Italie est toujours à vous pour l’instant, défendez-la bec et ongles.





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