« J’espère qu’il ne publiera pas un livre comme celui-ci chaque année », soupire la dame du secrétariat du Vlaams Belang à Anvers. « En ce qui concerne l’Australie, il y a des Flamands qui achètent le livre. »
Le livre population de Filip Dewinter n’est pas en vente dans les librairies, mais peut être acheté via son site Internet ou en tournée dans les départements locaux du Vlaams Belang. Il a été publié par l’éditeur Dewinters Hertogfonds, mais les commandes sont traitées au secrétariat du Vlaams Belang.
Là, la dame derrière le comptoir estime avoir reçu mille commandes. « Ce sera quelque chose de cet ordre de grandeur », confirme Dewinter.
Avec la commande en ligne, 5 euros de frais de port. Début juin, Frank Verhoft, qui écrit lui-même sur les théories du complot, a été surpris lorsque le livre est arrivé. Il n’y avait pas de timbres sur l’enveloppe, mais l’inscription « frais de port » l’était. « Bébé du plus bas niveau », dit Verhoft.
Aussi quelqu’un de Le matin commandé le livre et cette fois encore il est arrivé dans une enveloppe du Parlement flamand avec comme expéditeur ‘Filip Dewinter, député flamand, premier vice-président’ et dans le coin supérieur droit ‘frais de port’.
Contrairement à la loi
Non seulement ces acheteurs ont payé les frais d’expédition de manière incorrecte, mais c’est également contraire à la loi. Un arrêté royal prévoit que les députés peuvent envoyer leurs courriers en franchise de port lorsqu’il s’agit de «courrier administratif» adressé aux services publics. Pour le président et le vice-président du Parlement, la condition selon laquelle la lettre doit être adressée aux services publics n’est plus applicable.
« Nous attirons également l’attention des parlementaires là-dessus », déclare le secrétaire général du Parlement flamand. « L’interprétation de ce qui est administratif appartient au représentant du peuple, mais il est clair qu’un tel livre ne relève pas de cela. »
Personne au Parlement flamand n’était au courant que Dewinter envoie ses livres de cette manière. Il n’y a aucun contrôle et aucune limite quant au nombre d’envois en port payé. Il n’y a pas de sanction. « Nous ne sommes pas une équipe de police », précise le secrétaire général. « De toute évidence, il ne peut pas être dans l’intention que nos services vérifient quelles lettres un député envoie. »
Bpost, qui traite ces enveloppes gratuitement, n’a aucune idée des chiffres. Selon Dewinter, ces envois sans frais de port étaient des «exceptions». « Toute l’administration se fait depuis Anvers, mais il arrive parfois que quelques-uns partent de Bruxelles, via la route du parlement », explique Dewinter.
En 2010, il s’est avéré que le président du Parlement de l’époque, Jan Peumans (N-VA), avait envoyé des invitations à son bal folk sans frais de port. Carl Decaluwé (CD&V) et Patricia Ceyssens (Open VLD) ont également été discrédités pour cela.
« Tous les députés sont au courant des règles de gratuité postale », déclare la présidente du parlement, Liesbeth Homans (N-VA). « Je suppose que tout le monde applique ces règles correctement. »