Son concert de printemps au Paradiso et les spectacles du festival de cet été l’ont déjà montré : la chanteuse Froukje va sauter le pas. Quand vient le temps, 6000 personnes dans l’AFAS Live, elle se tait un moment à cause de la taille. En riant, un peu hébété : « Vous êtes tellement nombreux. Je ne sais pas trop quoi en faire. »
Pendant un moment, il y a le souvenir de la période où Froukje Veenstra de Nieuwkoop ne pouvait pas du tout imaginer son public. La percée est survenue de manière inattendue, au cours de la première année corona 2020. « Greater Than Me », une chanson dansante et fraîchement réaliste sur les troubles climatiques. Avec ‘Ik Wil Dansen’, elle a entraîné les jeunes dans un vide sans concert.
En tant que timide acte d’ouverture de l’événement test ‘Back to Life’, Froukje a chanté en direct pour la première fois en 2021. Avec sa sobriété saisissante et la belle plume avec laquelle elle a capturé ses insécurités dans des chansons, elle a ensuite fait son chemin dans le paysage pop. Il y avait des clips vidéo, des récompenses, deux EP. Et de plus en plus de représentations.
Et donc le contraste peut – seulement un an et demi plus tard! – pas plus grand. Une femme pop sûre d’elle brille désormais sur une large scène avec un grand mur vidéo et une élévation pour son groupe de quatre musiciens. Celui qui ose plus, qui fait un show rapide, basé sur l’électropop. La production musicale : solide, bien pensée, avec un éclairage frais et moderne. Ce soir, Froukje, 21 ans, en tenue blanche scelle son année de succès.
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délirant
Sa vulnérabilité, thèmes sombres dans un paquet éloquent sur les rythmes, touche de tous les côtés. « Je ne me souviens pas qui j’étais avant que tout commence. Je ne sais pas non plus ce que je suis maintenant, sauf jeune, impétueux », chante-t-elle. Ses chansons ont été gonflées et étoffées par des remixes : elles durent plus longtemps, déforment parfois sa voix et font sursauter le public encore plus fort.
Outrageous est le mot-clé – après son dernier EP. La salle oscille et avec un sens du drame, Froukje s’agenouille dans la lumière blanche. À ‘Between Light and Dark’, le public laisse ardemment briller les lumières du téléphone.
Mais il peut aussi être petit. Et émouvant. Très professionnellement elle pousse le public à former un chemin, elle veut aller jusqu’à la mini scène au milieu de la salle. Là l’attend son père (« avec qui j’ai partagé la passion de la musique toute ma vie. Sans lui je n’aurais jamais été là. ») avec guitare pour un duo : un fragile « A Sign ». Solo puis une nouvelle chanson ‘Ik Ben Bang’, un beau bijou, presque cabaret.
En parlant de contrastes, assez étonnant est le feu infernal qu’elle allume plus tard. Des guitares criardes contre des flammes dans le ‘Is This Really?’ Cliché, mais bon, c’est mauvais ? C’est tout nouveau pour son public cible. Comme sur le duo d’après, ‘Zonder Face’ avec le tout aussi populaire S10, désormais chaque concert peut être compté. Froukje a maîtrisé la finesse du spectacle. Curieuse de savoir ce que son premier album, enfin en vue, apportera.