Frioul, l’effondrement du Fdi sonnette d’alarme pour Meloni, pas d’effet Schlein pour le Parti démocrate

« Une victoire qui récompense le modèle administratif et la bonne gouvernance du centre-droit et qui nous pousse à faire de mieux en mieux ». Le Premier ministre Giorgia Meloni commente ainsi la victoire attendue du gouverneur sortant du Frioul-Vénétie Julienne, confirmé à la tête de la région avec un statut spécial avec plus de 60% des voix, doublant son principal concurrent du centre-gauche Massimo Moretuzzo. Passant sous silence les vraies données de ces élections frioulanes : l’effondrement des Frères d’Italie des 31 % récoltés lors des élections du 25 septembre dernier à environ 17 %. Un effondrement qui a visiblement profité pleinement à la liste personnelle du gouverneur, qui a également recueilli environ 17%, alors que la Ligue n’est non seulement pas mise à mal par la liste concurrente du gouverneur, qui est également le principal concurrent au sein de la Ligue pour le leader. Matteo Salvini, mais bondit au premier parti dépassant 18% des 10% récoltés en politique. Forza Italia, en revanche, est resté stable à un peu moins de 7 %.

Le soupir de soulagement de Salvini et la sonnette d’alarme au Palazzo Chigi

Bref, un soupir de soulagement dans la via Bellerio, où l’on craignait que la liste du gouverneur ne se tarisse. Mais Fedriga s’affirme comme un président de région très apprécié, également voté par une partie de ceux qui n’avaient pas voté pour le centre-droit aux élections législatives comme c’est déjà arrivé au gouverneur de la Ligue du Nord de la Vénétie Luca Zaia, et donc encore plus interne concurrent. Il est trop tôt pour dire si l’effondrement des Frères d’Italie est le reflet des difficultés du gouvernement sur les questions de l’immigration et du Pnrr et si ce vote régional marque la fin de la lune de miel des Italiens avec le premier ministre, mais certains données qu’ils envoient une sonnette d’alarme au Palazzo Chigi.

La lune de miel des électeurs avec le Premier ministre Meloni est-elle déjà terminée ?

Il est peut-être temps de relancer le projet de réforme, comme l’ex-président du Sénat Marcello Pera, réélu sur la liste des Frères d’Italie, avertit le Corriere della Sera : « L’agenda Meloni n’est pas encore sorti. Il est temps de relancer en mettant en place la réforme constitutionnelle de la forme de gouvernement, avec l’élection directe du Premier ministre ou du président de la République, et les autres réformes qui étaient prévues à commencer par celles de la justice », analyse-t-il. Pera, qui conteste également le révisionnisme historique prôné par l’actuel président du Sénat Ignazio La Russa. « S’attarder sur des révisions historiques ou dresser des barricades anachroniques est inutile et nuisible. Inutile parce qu’il ne rapporte même pas de votes, nuisible parce qu’il ne fait qu’exaspérer les esprits et donc renforcer les opposants».

Le Parti démocrate tient mais il n’y a pas d’effet Schlein. Effondrement des M5, et le troisième pôle arrive en dernier

Il faut dire que dans le cas des régionaux du Frioul-Vénétie Julienne, les opposants ne se sont pas du tout renforcés, au contraire. Le Parti démocrate recule un peu par rapport aux élections législatives (d’environ 18% à environ 17%), et donc l’effet Elly Schlein espéré n’existe pas. Force est de constater que la nouvelle secrétaire prend ses distances, étant donné que la candidate citoyenne soutenue par le Parti démocrate et le M5 a été choisie alors qu’elle n’était pas encore membre du parti, mais c’est vrai qu’il y a un peu de déception à Largo del Nazareno : on espérait dépasser le seuil psychologique de 20 % atteint dans les enquêtes nationales. En revanche, le principal allié, les M5, a quasiment disparu, passant de 7,2 % des politiques à moins de 3 %. Tandis que le Troisième Pôle, qui dans la région a choisi la course solitaire comme candidat d’Alessandro Maran, passe lui aussi sous la barre des 3% contre 8,7% des politiques. Maran est même devancé par la candidate no vax Giorgia Tripoli. Une débâcle.

La forte abstention est asymétrique : elle nuit surtout au centre-gauche

Ne favorise pas non plus le centre-gauche le fait de la forte abstention – la participation s’est arrêtée en dessous de 50%, à 45,26% – qui encore une fois, comme cela s’est produit en Lombardie et dans le Latium, est asymétrique : ce sont avant tout les électeurs de centre-gauche, qui, compte tenu du match perdu, préfèrent rester chez eux. Force est de constater que, si les trois jambes de l’ancien champ large ne parviennent pas à s’entendre, en présence de systèmes de coalition majoritaire comme celui des Communes et Régions en plus de l’équipe nationale Rosatellum, la victoire du centre-droit est et sera pris pour acquis. De plus, l’effet est amplifié par l’abstention que produisent les divisions du champ en l’absence de concurrence réelle.



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