Le fisc français a décidé de ne pas engager de poursuites judiciaires contre le géant du luxe LVMH. Le fisc soupçonnait le groupe de fraude fiscale, a indiqué mardi une source à Bercy, confirmant une information de Mediapart.

En février 2023, la Cour de cassation a annulé une décision de justice invalidant une perquisition effectuée en 2019 par le bureau des impôts de LVMH et ordonné la restitution des documents confisqués. Elle avait renvoyé les parties devant la cour d’appel de Paris.

La Direction générale des finances publiques (DGFiP) a toutefois décidé de ne pas donner suite à cette affaire, a indiqué une source à Bercy, se gardant ainsi d’étayer ses soupçons de fraude fiscale.

« La question était de savoir si une nouvelle perquisition devait être effectuée après l’arrêt de la Cour de cassation de 2023 », a expliqué cette source à l’AFP. Quatre ans plus tard, cela semble un peu inutile car « ce type de procédure n’est intéressant que s’il y a un élément de surprise ». Il existe également un risque que les documents en question ne soient plus retrouvés.

En septembre 2019, la DNEF a perquisitionné plusieurs sites du géant français du luxe, dont le siège de LVMH, avenue Montaigne à Paris, dans une affaire de possible fraude fiscale.

Le fisc a souhaité se pencher sur le rôle d’une société belge, LVMH Finance Belgique SA (LFB), une administration financière centrale aujourd’hui rapatriée en France.

La cour d’appel avait invalidé la perquisition en 2020 et ordonné la restitution des documents confisqués, sans que l’autorité puisse en conserver une copie. La décision de la cour d’appel étant exécutoire, les documents ont été remis à LVMH.

Parallèlement, sans rapport avec cette affaire, LVMH a noué en 2022 un « partenariat fiscal » avec l’administration fiscale, dont le but est de « tenter de désamorcer par avance les questions qui pourraient paraître problématiques » en instaurant un dialogue entre les parties, a précisé la même source à Bercy.

« Cela montre la bonne volonté du groupe d’être plus transparent et de nous présenter d’éventuelles difficultés fiscales liées aux transactions futures », a-t-elle ajouté, soulignant que ce type de partenariat, qui, selon elle, a déjà été souscrit par environ 70 groupes, ne entraver d’éventuels contrôles fiscaux.

LVMH n’a pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires de l’AFP. (AFP)

Cet article traduit a déjà été publié sur FashionUnited.fr



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