Frattesi a repris l’Inter. Le défi est désormais de devenir le titulaire auquel Inzaghi ne peut pas abandonner


Un but toutes les 165 minutes durant la saison, son usage s’est accru. Il veut maintenant convaincre Inzaghi de lui faire confiance dans les matchs de première division

Journaliste

2 novembre – 10h58 -MILAN

“Celui qui a son tour ne grogne pas”, pour dire exactement comme cela sort de la bouche de Davide Frattesi, qui, en bon Romain, sait aller droit au but. Et c’est le tour de tout le monde, contre lui. Il entre et marque, joue et marque, ne touche pas (presque) le ballon et pourtant marque. Frattesi n’est pas un problème, il nous l’a également rappelé. C’est une solution. Et Inzaghi utilise cette solution beaucoup plus fréquemment que par le passé. Et ce n’est pas une tendance aléatoire : le bond par rapport au dernier championnat est évident. Le résultat est le suivant : un but toutes les 165 minutes dans la saison, en comptant également les matchs joués depuis septembre pour l’équipe nationale.

comme Wirtz

C’est le résultat d’un joueur qui a un don extraordinaire. A Empoli en première mi-temps, il a été l’un des pires, impliqué en termes de ballons touchés moins de la moitié par rapport à Barella et Mkhitaryan. Prêt à partir, en seconde période, il a marqué pratiquement dès sa première touche. A l’Inter, en additionnant les apparitions en club et celles avec les équipes nationales, seul Thuram – qui pourtant fait ça pour gagner sa vie – a une meilleure fréquence de buts (c’est-à-dire le rapport minutes jouées/buts). En théorie Zielinski aussi, même si le chiffre du Polonais est objectivement « pollué » par les deux penaltys contre la Juventus. En Europe, juste pour donner une référence, Frattesi voyage aussi fort plus ou moins comme le joyau du Bayer Leverskusen, Florian Wirtz, quelqu’un qui travaille comme milieu offensif (un but toutes les 160 minutes pour l’Allemand). Oui : mais que fait Davide dans la vie ? Mezzala est réducteur, milieu de terrain ne veut rien dire, attaquant est une définition trop statique. Frattesi est celui qui résout vos problèmes. Inzaghi le sait aussi, ayant changé son approche avec son joueur. Jusqu’à présent, il a joué 664 minutes : pour être clair, il y a un an, ce temps de jeu était atteint après 16 journées de championnat et un tour complet de Ligue des Champions. C’est un signe de croissance. Et il est aussi le symbole de la richesse des Nerazzurri : un pilier de l’équipe nationale de Spalletti est un joueur qui travaille dur pour être vu par Inzaghi.

aussi avec Venise

A Empoli, il a décidé du match, demain contre Venezia il devrait recommencer, également pour profiter d’un moment de forme particulièrement positif, à tous points de vue. La saison en cours est le résultat d’une synthèse qu’Inzaghi réussit parfaitement. C’est-à-dire profiter des caractéristiques de Frattesi en tant que raider, même au prix d’un léger changement dans la façon de jouer de l’équipe. Moins de dribbles et plus de verticalité, voilà comment ça marche avec Davide sur le terrain. Et lui aussi y a mis beaucoup de lui-même. A Empoli, à la fin, une fois le résultat assuré, il s’est placé devant la défense en laissant à Barella la tâche d’aller assister Lautaro, comme cela s’est produit sur le but de l’Argentin. Et tout l’Inter profite des progrès réalisés.

croissance

On l’appelle tracteur et un jour Frattesi l’explique : “On m’appelle comme ça, je ne sais pas si c’est parce que je cours beaucoup ou parce que je suis ennuyeux, peut-être plus ce dernier.” Cela les brise pour les autres, c’est sûr. Il brise les lignes et équilibre. L’Inter a bien fait d’élever tous les murs possibles l’été dernier, lorsque la Juventus de Thiago Motta a fait appel au directeur sportif Piero Ausilio pour évaluer sa disponibilité pour un éventuel transfert. Aucune ouverture. Inzaghi a fait le reste, en faisant confiance et en s’appuyant. Frattesi n’a jamais suscité de controverse. Il attendait un moment qui arriverait tôt ou tard, même face à l’achat par l’Inter d’un autre milieu de terrain comme Zielinski. Et à partir de maintenant, ce sera toujours ainsi, l’espace sera toujours plus grand, il n’y a plus de retour en arrière possible. La prochaine étape est la recherche d’un maillot de départ dans un match de haut niveau. Frattesi vise Arsenal en Ligue des Champions, car il veut aussi relever un grand défi. Avec l’équipe nationale, il a déjà démontré qu’il est un joueur européen, il est de loin le meilleur buteur de l’ère Spalletti. L’Inter lui manque, du moins ici. Mais ce n’est qu’une question de temps, le chemin est clair. “À qui c’est le tour de ne pas grogner”, finirait par comprendre même Arsenal.





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