Fraser-Pryce, reine infinie du 100 : premier brelan jamaïcain

Cinquième titre pour le champion de 35 ans. Blagues Jackson et Thompson : un podium comme ça même pas à l’époque de Bolt. Quatre titres américains sur sept, le marathon est éthiopien

De notre correspondante Andrea Buongiovanni

& commat; abuongi

18 juillet
– EUGÈNE (USA)

Un jour où les États-Unis remportent quatre titres sur les sept en jeu (avec un triplé et deux doublés !) la couverture revient à Shelly-Ann Fraser qui, sur 100, remporte même le cinquième titre. Aucune, dans le domaine féminin, n’est jamais allée aussi loin. La Jamaïcaine, avec un rugissant 10″67 (+0,8), record de l’épreuve, offre à son pays le premier en-plein de l’histoire. Même Usain Bolt et ses compagnons ne l’ont pas fait. L’argent revient à Shericka Williams (personnelle de 10″73), le bronze à Elaine Thompson (10″81). Ce sont les trois femmes qui occupaient le podium olympique à Tokyo, mais sur des marches différentes. Il y a un an, dans l’ordre, Thompson, Fraser et Williams étaient placées Mère Shelly- Ann, une grande amie de l’Italie, aux très longues rallonges jaune-vert, les couleurs de son drapeau, a 35 ans. Et, hommes compris, elle devient l’athlète la plus âgée à remporter un titre mondial individuel, « dépassant » Justin Gatlin. La Britannique Dina Asher-Smith mâche amèrement, sans médaille même avec le record national porté à 10″ 83. La Suisse Mujinga Kambundji est excellente cinquième en 10″ 91. L’Américaine bat : Aleia Hobbs est sixième (10″ 92) , Melissa Jefferson huitième (11″03). Entre les deux l’Ivoirienne Marie-José Ta Lou (10″ 93).

Utiliser, utiliser

Les hôtes compensent avec intérêt. Le triplé, inédit et au terme d’une course passionnante, vient du poids. Il porte les signatures de l’olympien et détenteur du record du monde Ryan Crouser (22.94, un autre record de la Coupe du monde), un garçon de l’Oregon, du tenant du titre Joe Kovacs (22.89) et de Josh Awotunde (22.29). Après la quatrième tentative il devance Crouser, à la cinquième il y a dépassement et contre-dépassement. Quel spectacle. Comme dans les 110 obstacles. Le champion olympique, le Jamaïcain Hansle Parchment, « casse » quelques secondes avant le départ (blessure musculaire), l’Américain Devon Allen, qui s’apprête à faire ses débuts en NFL avec les Philadelphia Eagles, est disqualifié pour faux départ (pour un millième, réaction au tir de 0 »999) et donc Grant Holloway (13 »03/+1.2) a (presque) libre cours. Le compatriote Trey Cunninham (13 »08) et, écoutez, écoutez, l’Espagnol Asier Martinez (13 »17) devancent. L’autre doublé vient des enchères féminines grâce à l’olympienne Katie Nageotte et Sandi Morris (toutes deux à 4,85), partenaires d’entraînement sous la supervision de Brad Walker (le bronze revient à l’Australienne Nina Kennedy avec 4,80). Pour les États-Unis, deux médailles également du marteau féminin : l’or avec Brooke Andersen (78,96), le bronze avec Janeè Kassanavoid (74,86). L’argent revient plutôt au cou de la Canadienne Camryn Rogers (75,52).

Dos à dos

Hayward Field est bon pour Joshua Cheptgei : l’Ougandais de 25 ans, sur cette piste, a remporté 10 000 des Championnats du monde juniors 2014. Huit ans plus tard, il se répète parmi les plus grands, répétant le titre de Doha 2019, le quatrième homme de histoire de réussir le doublé. Avant lui, Haile Gebrselassie, Kenenisa Bekele et Mo Farah. Une bonne entreprise, sans aucun doute. Joshua, au terme d’un sprint mémorable, s’impose en 27’27 »43. Son inspiration « brûle » le Kényan Stanley Mburo (27’27″90) et Jakob Kiplimo, un autre Ougandais souvent en Italie managé par Federico Rosa. Le meilleur éthiopien ? Le Belge Isaac Kimeli, dixième en 27’43 »50. Yeman Crippa, pensant à Munich, aura pris des notes.

Marathon éthiopien

Il est défini comme « split négatif », il est utilisé lorsque la seconde moitié de la course est plus rapide que la première : pour information, contactez Tamirat Tola, un athlète managé par le manager du Trentin Gianni Demadonna. L’Ethiopien de 30 ans, déjà médaillé d’argent à Londres 2017, vainqueur du marathon mondial, est à 1h04’08 » en première mi-temps et, à une moyenne de 2’54 » au km, 1h01’28 » en seconde. Le total? C’est vite fait : 2h05’36 », le record de l’émission s’est amélioré après 13 ans (le Kenyan Abel Kirui, à Berlin 2009, s’est imposé en 2h06’54 »). Ses 10 derniers km, avec un partiel de 14’10 » entre le 35e et le 40e, sont une balade. Et ils font le vide. Offrant au pays le troisième triomphe après ceux d’Abera à Edmonton 2001 et de Desisa à Doha 2019. La fête est complétée par son compatriote Mosinet Geremew (écurie Federico Rosa), deuxième en 2h06’44 », le Belge Bashir Abdi (origines somaliennes) est troisième (comme l’an dernier aux JO) en 2h06’48 ». Le Canadien Cam Levins surprend, quatrième en 2h07’09 », le record national amélioré de plus de deux minutes.

Les autres

Les 400 obstacles seront une belle finale. Le Brésilien Dos Santos (47 »85 en demi-finale), le Norvégien Warholm (48 »00) et l’Américain Benjamin (un 48 »44 super maîtrisé) promettent des merveilles. La finale des 1500 sera également au rendez-vous.Au second tour, le plus rapide est le Kényan Abel Kipsang (3’33″68), mais attention à Jakob Ingebrigtsen : le Norvégien marche en 3’37″02, ne dépensant que le nécessaire. Dans la qualification du disque, le meilleur est le Lituanien Mykolas Alekna (68,91), super fils de l’art. A l’heptathlon, après les quatre épreuves de la première journée, le champion olympique, le Belge Nafi Thiam, mène avec 4071 points.



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