Il a grandi loin de l’Europe de la Seconde Guerre mondiale – contrairement à ses prédécesseurs – mais l’horreur de l’Holocauste est forte dans la pastorale de François. L’appel à l’extermination des Juifs est désormais placé à côté de l’agression russe de l’Ukraine. Lundi, le Centre pour les relations catholiques-juives de l’Université catholique de Lublin a commémoré l’anniversaire de l’Opération Reinhardt. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle provoqua l’extermination de près de deux millions de victimes, surtout d’origine juive. « Que le souvenir de cet horrible événement suscite en chacun de nous des résolutions et des actions pour la paix. Et l’histoire se répète, se répète, voyons maintenant ce qui se passe en Ukraine. Prions pour la paix», a déclaré le pape François lors de l’audience générale, saluant les pèlerins polonais.
L’opération d’extermination en Pologne évoquée par le pape
L’opération Reinhard était le nom de code utilisé par les nazis pour le projet d’extermination développé et réalisé sur les Juifs polonais dans le gouvernement général (la partie de la Pologne non directement annexée au Reich), entre 1941 et 1943. L’opération a principalement servi à trois extermination des camps équipés de chambres à gaz, créés en 1942 à Bełżec, Sobibór et Treblinka. Selon les estimations de l’Ushmm – United States Holocaust Memorial Museum – environ 1,7 million de personnes ont été tuées lors de l’opération Reinhard, principalement des Juifs polonais. Pourquoi ce nom ? Il a été donné en 1942, nommant le massacre des Juifs après Reinhard Heydrich, le « boucher de Prague », l’un des chefs SS à qui Hiteler avait confié la tâche de planifier la « solution finale » de la question juive, prévue à Wansee conférence en janvier 192. Des mois plus tard, Heydrich mourut à la suite d’une attaque contre Prague par la résistance tchèque, un événement à la suite duquel de nombreuses représailles furent consommées.
La récente rencontre avec le Congrès juif mondial
Au fil des ans, le pape François n’a cessé de se souvenir de la Shoa, de visiter des lieux symboliques – un Auschwitz surtout, mais aussi Yad Vashem à Jérusalem -, de prononcer de nombreux discours et d’innombrables rencontres avec des représentants juifs religieux et civils. Deux semaines, il reçoit en audience les participants à la réunion du Comité exécutif du Congrès juif mondial : « Aujourd’hui, dans de nombreuses régions du monde, la paix est menacée. Reconnaissons ensemble que la guerre, toute guerre, est toujours, cependant et partout une défaite pour toute l’humanité !». Et il a ajouté: «Je pense à celle d’Ukraine, une guerre sacrilège qui menace aussi bien les juifs que les chrétiens, les privant de leurs proches, de leurs maisons, de leurs biens, de leur vie même!», poursuit François, selon lequel « ce n’est que dans la volonté sérieuse de se rapprocher les uns des autres et dans le dialogue fraternel qu’il est possible de préparer le terrain pour la paix. En tant que juifs et chrétiens, nous essayons de faire tout ce qui est humainement possible pour arrêter la guerre et ouvrir des voies de paix.