Fournir une aide généreuse à la Libye est la moindre des choses. L’Occident a une responsabilité et peut également en tirer des leçons.
Une semaine après les inondations en Libye, la terrible catastrophe qui s’est produite devient de plus en plus évidente. Un désastre qui a sans doute des conséquences bien plus graves car la Libye est un État défaillant. Les citoyens ne sont pas bien protégés et les routes, barrages et autres infrastructures sont mal entretenus.
Selon les Nations Unies, le bilan des inondations s’élève à près de 11 500 personnes et plus de 10 000 personnes sont toujours portées disparues. Les médias libyens rapportent qu’au moins 891 bâtiments de la ville côtière de Derna ont été entièrement détruits.
La tempête Daniel, qui a frappé la région il y a une semaine, a laissé une trace de destruction. Les conséquences furent bien plus graves car les barrages censés protéger la ville se révélèrent mal entretenus. Le travail de secours est également rendu plus difficile car les routes menant à la ville ne sont pas en ordre.
Les citoyens ne semblent pas non plus avoir été correctement avertis des inondations. Il n’y avait pas non plus de bon plan d’évacuation.
Le pays est en crise depuis la guerre civile et l’attaque de l’OTAN contre le régime du dictateur Kadhafi. Il n’y a pas d’autorité centrale et de nombreuses régions de Libye ne sont plus en sécurité depuis un certain temps.
Cela va beaucoup trop loin de tenir l’Occident seul pour responsable de cette situation. Mais les puissances occidentales ont joué un rôle. Il ne peut être exclu que l’ampleur des tempêtes et des inondations soit encore plus grave en raison du changement climatique, auquel nous contribuons tous.
Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’apporter une aide généreuse, uniquement pour le bien de l’humanité. Même s’il est difficile d’amener l’aide au bon endroit, nous devons essayer.
Il y a aussi des leçons à tirer de la catastrophe. Il est important de souligner qu’un appareil gouvernemental qui fonctionne bien n’est certainement pas un luxe. Des digues qui protègent le pays, des infrastructures et des systèmes de communication, un appareil administratif solide et des services d’urgence bien équipés : nous ne pouvons pas prendre cela assez au sérieux aux Pays-Bas.