Un dimanche où, comme on le sait, il y a très peu de choses à fêter (tous les matchs ont commencé avec 5 minutes de retard en signe de protestation contre l’attaque de la Russie contre l’Ukraine), Napoli parvient tout de même à donner à ses supporters une soirée à encadrer. Une soirée dans laquelle il a non seulement réussi à battre la Lazio à l’Olimpico (1-2) au terme d’un défi très spectaculaire mais qui l’a surtout ramené au sommet aux côtés de l’AC Milan à 57 points.
Une coïncidence non négligeable. Car dimanche prochain, Naples et Milan se rencontreront à Maradona dans un affrontement direct qui peut devenir une jonction très intéressante pour la course du championnat. On écrit intéressant et pas « décisif » car s’il y a une chose claire dans ce championnat, c’est qu’on recommence toujours à zéro. Bref, c’est sûr qu’il n’y a presque rien, au contraire. D’une part : la Juventus tant malmenée, énigme indéchiffrable depuis des mois, s’est hissée à la quatrième place grâce à des buts de Vlahovic, à sept points de Naples et Milan, et cinq de l’Inter (qui doit pourtant récupérer le match face à Bologne) . La logique suggérerait de ne pas trop y prêter attention. En revanche, dans une ligue folle comme celle-ci, où les seconds battent souvent les premiers, tout peut encore arriver. Même cette équipe d’Allegri participe au sprint final pour le titre.
On ne sait pas si c’est un signe de la santé du football italien. Certes depuis que la Serie A s’est jouée à 20 équipes, après 27 journées, on n’a jamais vu une situation aussi équilibrée. Quoi dire? Prenons-le comme ça. Comme une évasion innocente qui nous distrait de pensées plus sombres.
En attendant de comprendre qui parmi les grands noms prendra le large, restons dans le présent. Et le présent, c’est ce beau Napoli qui, en s’imposant sur une Lazio tout aussi pétillante, libère ses supporters des fantômes du très lourd flop avec Barcelone en Ligue Europa. A l’Olimpico, un film complètement différent est diffusé avec deux équipes déterminées jusqu’au bout à ne pas abandonner. Napoli, sans doute animé par l’envie de reconquérir Milan, y a mis un peu de cœur en remportant la victoire à la dernière minute d’un gauche précis de Fabian Ruiz. Seulement quatre minutes plus tôt, à la 90e minute, la Lazio avait réussi à égaliser le but d’Insigne avec un nul avec Pedro, peut-être le meilleur du Napoli et auteur de son premier but hors jeu dans ce championnat.
Défi spectaculaire et dense de renversements dans le visage. Avec une première mi-temps mieux jouée par la Lazio, mais pas très cynique pour aller à l’essentiel, grâce aussi aux excellents arrêts d’Ospina. En seconde période pourtant, les Napolitains parviennent à capitaliser sur les épisodes les plus favorables. Toujours en seconde période, l’inclusion d’Elmas est bonne pour Napoli, également protagoniste de l’action qui mène au but de Fabian Ruiz. Bref, Insigne et ses compagnons y mettent la fameuse Cazzimma, tant évoquée dans ces situations. « Tout pour souligner cette histoire de caractère, vous avez vu que nous aussi avons du caractère », commente fièrement Spalletti.