Fonseca et la « règle des trois T »: c’est ainsi que Milan a surmonté le complexe de l’Inter


Les six derbies perdus avec Pioli sont finalement annulés et Fofana plante son drapeau sur San Siro. Grâce au courage du coach et à son insistance sur trois aspects fondamentaux…

Journaliste

23 septembre – 10h40 -MILAN

Youssouf Fofana enlève son maillot et le place sur le poteau du corner, recouvrant le drapeau de l’Inter. C’est le symbole : Milan remporte le derby, plante son drapeau à San Siro et efface deux années de cauchemars et de mauvaises pensées. Milan avec Pioli avait perdu six derbys d’affilée, avait encaissé 14 buts et en avait marqué 2, triste et inutile. Le complexe d’infériorité s’est ainsi développé et occupe désormais toute la ville. Au Duomo, aux Navigli, à Porta Romana, les supporters du Milan AC marchaient en silence, pensant que le derby n’aurait pas d’histoire. « Miracle in Milan » était un vieux film, pas un espoir.

tête

Et à la place… Et à la place, le Milan de Fonseca a gagné et gagné avec mérite. Il a eu plus d’occasions, il a été plus lucide, plus présent, plus en forme tout au long de la seconde période. Personne ne l’aurait dit. Oui, mais comment a-t-il fait ? Avec courage : le courage de changer et d’attaquer. Le premier mérite revient à Fonseca et à ses trois T : tête, tactique, stabilité physique. Tête. L’entraîneur dit avoir parlé avec l’équipe pendant une heure mercredi matin. Milan a recommencé là-bas, évidemment ils ont compris qu’ils avaient encore beaucoup à donner et ils l’ont fait. Ce n’est pas un hasard si Fonseca, lors de la conférence de samedi, a parlé avec enthousiasme des trois derniers jours de travail. Matteo Gabbia a prononcé une phrase non triviale sur le sujet : « Jusqu’au dernier jour dont nous disposons, nous suivrons Fonseca jusqu’à sa mort ».

tactique et forme physique

Les tactiques suivent. Fonseca a évidemment raison lorsqu’il dit qu’il n’a pas changé le système de jeu – déjà cet été, Loftus-Cheek jouait comme milieu offensif, comme Morata dans le derby – mais le changement était clair. Tout le monde a proposé de défendre, il a choisi les quatre attaquants. Dans le moment le plus sombre, Pioli était en retard de trois contre Inzaghi : 3-5-2 et tout le monde derrière. Fonseca est passé de l’autre côté du parcours, a ciblé les joueurs attaquants et a remporté le match en seconde période. Effet étrange : l’Inter effectuait immédiatement trois changements mais semblait de plus en plus fatigué, plus en difficulté.

Tijjani Reijnders de l'AC Milan reçoit le prix MVP du match Panini Player lors du match de football Serie A entre l'Inter et Milan au stade San Siro de Milan, Italie - le 22 septembre 2024. Sport - Football (photo de Fabio Ferrari/LaPresse)

REIJNDERS, ROYAL, MAIGNAN

La réponse commence à émerger. Comment Fonseca a-t-il remporté le derby ? Avec du courage, avec une équipe soudée, avec une formation différente, avec du brio physique. Ensuite, il faut parler de l’individu. Morata et Abraham n’ont pas vécu les six derbys perdus : immunisés contre le complexe d’infériorité, ils ont joué librement. Tijjani Reijnders, à 20 mètres derrière, semblait différent : lors de sa première année à Milan, il avait mal joué en moyenne les matchs importants, cette fois il était parmi les meilleurs. Puis Emerson Royal, qui s’est trompé sur le but de Dimarco mais a réalisé une excellente deuxième mi-temps, et Mike Maignan, qui a réalisé un arrêt sur Thuram digne des bons jours.

8 TIRAGE

Le 22 septembre est donc le jour de la libération pour Milan. Cette équipe est loin d’être parfaite, elle a des hauts et des bas, elle encaisse trop, elle a un leader offensif (Leao) qui tire mal au but, mais ils ont battu l’Inter et les regardent en face avec 8 points. Égalité, sans complexes d’infériorité. A l’école, les enfants de l’AC Milan peuvent aujourd’hui parler du derby. Cela n’est pas arrivé depuis deux ans.





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