Florentino Pérez : "Mbappé rêvait du Real, mais il a changé. Superalliage ? Il est toujours absent"

Le président des Blancos a accordé une longue interview à l’émission El Chiringuito : « Nous n’avons pas pris Haaland parce que nous avons Benzema, qui est le meilleur 9 du monde. Zidane au PSG ? Il a dit qu’il voulait le Real ou le national, peut-être qu’il a changé son dérange »

De notre correspondant Filippo Maria Ricci

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16 juin
-Madrid

Quatre-vingt-dix minutes. Une heure et demie d’interview, c’est ce que Florentino Perez a donné à la tribune Chiringuito, une émission nocturne curieuse, bruyante, théâtrale de la scène du football espagnol. Le même endroit où le président madrilène a décidé de présenter la Superlega, il y a un peu plus d’un an. Perez ne donne pas d’interviews, et s’il le fait, c’est sa scène. De nombreux sujets abordés, vous en trouverez ici les faits saillants. A commencer par Kylian Mbappé, bien sûr. Dans l’interview de 2021, Florentino avait invité tous les madridisti, à commencer par les nombreux Chiringuito, à se calmer, tenant pour acquis l’arrivée des Français. Et de fait ceux du Chiringuito en ont toujours été convaincus. Parce qu’ils avaient une source directe. Puis les choses se sont passées différemment.

L’échange Mbappé

« Le rêve de Mbappé était de jouer pour le Real Madrid. Nous voulions fermer en août dernier mais ils ne l’ont pas laissé partir. Il a poursuivi en disant qu’il voulait jouer pour le Real Madrid, puis a changé d’avis 15 jours avant la décision. D’un côté il y avait la pression économique, de l’autre il y avait la pression politique ». Puis les critiques répétées du joueur-syndicaliste : « Quand on a vu qu’il refusait de participer à une manifestation collective de publicité pour l’équipe nationale, on a été surpris : le football est un sport d’équipe. ‘Ce n’est pas le Mbappé qu’on voulait prendre, il a changé’ pensait-on. Il est jeune, la pression touche tout le monde, force est de constater que l’appel du président de la République fait son effet, qu’il le conditionne, ainsi que celui du maire de Paris. Bien que cela n’ait pas beaucoup de sens de l’appeler le président de la France car il y a aussi d’autres clubs là-bas. Depuis qu’ils ont commencé à lui mettre la pression, il est devenu quelqu’un d’autre ».

Porte non fermée

Mais la porte reste ouverte : « Je l’aime beaucoup. Il avait fait un effort, la pression l’obligeait à changer. Sa mère voulait qu’il vienne car c’était son rêve depuis qu’il était enfant. Ils me disent qu’elle était bouleversée ». L’absence d’avant-contrat, que tout le monde ici à Madrid tenait pour acquis : « C’est impossible. Il faut le communiquer au club et la signature d’un accord aurait provoqué un grand dérangement. Il a dû attendre la fin de son contrat. Pourtant, le Mbappé qui voulait venir ici n’est pas celui-là, et si c’est le cas je préfère qu’il reste au PSG. Je voulais celui du rêve. Dans trois ans? On verra. Ce Mbappé n’est pas mon Mbappé, celui qui refuse de participer à un acte publicitaire avec son équipe nationale je ne veux pas de lui. C’était peut-être un lapsus, mais je pense qu’ils l’ont confondu. »

Zidane

La pioche : « Peut-il entraîner le PSG ? J’ai toujours pensé qu’il voulait Madrid et l’équipe de France, mais peut-être que lui aussi a changé d’avis. »

Marché

« Nous n’avons pas eu Haaland parce que nous avons Benzema, qui est le meilleur 9 au monde. Il était inutile de le prendre pour lui faire banc. En ce moment notre marché est à l’arrêt, car il n’y a plus de place pour personne : 3 sont partis, nous en avons pris 3. Voyons qui partira et ensuite au cas où nous déménagerions. Asensio ? Il faut demander à Jose Angel Sanchez, qui est le directeur sportif ».

Boules dorées

« Vinicius le gagnera, tout comme le fait que cette année Benzema gagne. Et vous verrez à quel point Rodrygo s’en sortira ».

Le nouveau Bernabéu

« Nous jouons 26 à 27 matchs par an dans notre stade et nous pensions que nous l’utiliserions beaucoup plus pour bien d’autres choses, même compte tenu de son emplacement central. Il ouvrira à la fin de la saison prochaine, la pandémie a entraîné un retard dans la livraison des matériaux, ainsi qu’une augmentation des prix, et ce sera une énorme source de revenus pour nous ».

Tebas et la Liga

« Le président de la Liga ne soutient pas le Real Madrid face au PSG. Je ne me sens pas soutenu par Tebas, je me sens plutôt endommagé. On a un procès contre La Liga pour un accord commercial (celui lié au Fonds CVC, ndlr) qui est illégal pour nous. C’est certainement illégal, car cela enfreint une loi. On se verra au tribunal et on ira jusqu’au bout ».

Défense de Barcelone

« Le Barça est un club sérieux qui comme nous a dénoncé cette situation d’illégalité. Je ne pense pas qu’il conclue l’accord avec la Liga maintenant. Le Barça est l’un des grands clubs du monde, avec 4 à 5 milliards d’euros. Maintenant, il traverse un moment difficile, mais il a les moyens de sortir de la crise et je suis sûr que nous reverrons bientôt les grands Clasicos, un jeu qui voit 600 millions de personnes. J’ai une excellente relation avec Laporta, on se parle souvent ».

Superalliage

« Bien sûr, elle est toujours en vie. Il y a maintenant une question importante sur la table qui sera discutée devant un tribunal luxembourgeois. Nous estimons avoir le droit, au sein de l’Union européenne, d’organiser des compétitions sportives. Il nous semble que l’UEFA fonctionne en régime de monopole et l’un des piliers de l’Europe des 27 est la libre concurrence. Non, nous n’avons jamais eu peur d’être expulsés de la Ligue des champions ».

Ancelotti

« Je l’ai remercié d’être revenu. L’air dans le vestiaire est très bon, il y a une super ambiance. C’est un homme qui traite très bien tous ses joueurs. Et puis on a fait preuve d’une belle préparation physique, on a couru plus que quiconque ». Antonio Pintus sera content.



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