Le postulat de Raffaele Fitto, sollicité sur le sujet lors du « Forum in Masseria » à Manduria, est qu’il n’a pas l’intention de déclencher la polémique sur le Pnrr. Mais au final, tout en évitant élégamment une attaque frontale, le ministre de l’UE, du Pnrr et des Affaires du Sud semble envoyer un message sur les responsabilités à attribuer au gouvernement Draghi pour tout retard, qui peut aussi être attribué à l’intransigeance du face aux changements possibles.

L’intégration du REPowerEu

« J’aurais aimé que la nécessité du débat que nous avons aujourd’hui – dit-il – ait émergé au cours des deux dernières années. Je me souviens qu’en juin 2022, lors de la conférence programmatique Fratelli d’Italia, il avait avancé la proposition d’utiliser l’article 21 du règlement (sur la Next generation Eu, ndlr) pour modifier le Pnrr et à l’époque tout était jeté contre nous seulement pour imaginer cette hypothèse. La situation alors décrite par Fitto est également résumée dans le Rapport sur l’état de mise en œuvre du Pnrr qui vient d’être transmis au Parlement. « Nous avons jusqu’au 31 août 2023 pour modifier le Plan en y intégrant le chapitre REPowerEu. Jusqu’à présent, seuls huit pays l’ont fait, compte tenu d’un scénario modifié car les plans avaient été élaborés avant la guerre en Ukraine, sans le contexte de hausse des coûts des matières premières et de l’énergie.

Les objectifs

Quant aux retards, Fitto rappelle que l’Italie, l’Espagne et la Grèce sont actuellement les trois seuls pays à avoir demandé la troisième tranche. « Au 31 décembre 2022, nous devions atteindre 55 objectifs pour obtenir le crédit de cette tranche. Notre gouvernement – et je le dis sans intention polémique, même s’il tire sur ma veste pour le faire – est entré en fonction fin octobre et, papiers en main, à ce moment-là, 25 de ces objectifs avaient été atteints. Nous les avons tous atteints en quelques mois et dans les délais impartis à Bruxelles. Maintenant, une phase d’évaluation a commencé, plus longue que les précédentes car ces tranches n’étaient pas liées à des objectifs aussi exigeants, dont nous entrons dans le fond ». Et même à l’arrivée des fonctionnaires de la Commission européenne en semaine, le calme s’installe. « J’imagine déjà des polémiques inutiles. Il s’agit de la quatrième mission, planifiée comme les trois précédentes sur une base semestrielle ».

Les fonds de cohésion

Bien qu’optimiste sur la troisième tranche, la pérennité de plusieurs projets est inquiète au vu de la date limite du Pnrr, soit le 30 juin 2026 comme dernier jour pour certifier les dépenses. « Sommes-nous sûrs de terminer les interventions en juin 2026 ? Je rappelle qu’en cas de révocation d’une intervention il y a l’insulte de devoir financer ce qui a déjà été fait et aussi ce qui manque ». D’où aussi la tentative de déplacer les projets les plus retardés vers des instruments qui ont un délai de reporting plus long, comme les fonds de la programmation européenne 2021-2027 (échéance de dépenses fin 2029) et le Fonds national de développement et de cohésion, qui n’a pas de contraintes de délai prédéterminées. La connexion entre les trois réservoirs de fonds (Pnrr, cycle des fonds structurels et Fsc) est nécessaire – rappelle encore une fois Fitto – « aussi pour éviter de financer des interventions qui se chevauchent ou s’opposent ». Un tableau a été établi à ce sujet avec chaque Région pour arriver à 21 résolutions d’affectation individuelles et ici la référence semble être principalement le Fonds de développement et de cohésion pour la période 2021-2027 qui voit environ 25 milliards arrêtés pendant des mois entre les polémiques des gouverneurs. , à partir de ceux de la Campanie et des Pouilles.

En savoir plus

Chaque évaluation part de données critiques en termes de capacité de dépense, des Régions – il faut le dire – autant que des ministères. Fitto rappelle à ce sujet les dernières données du Rapport sur la mise en œuvre de la politique de cohésion 2014-2020. « J’observe qu’entre les fonds européens et les fonds nationaux, sur 126 milliards d’euros, seuls 34 % ont été dépensés après neuf ans. Avec le Pnrr on doit en dépenser 220 en cinq ans : on peut être amené à se poser quelques questions ».



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