Fin de la saison record des incendies de forêt au Canada : « 5 % de la superficie forestière totale brûlée d’ici 2023 »


Les températures nettement plus fraîches ont finalement mis fin à la saison record des incendies de forêt au Canada. Au total, plus de 18 millions d’hectares de forêt ont été détruits cette année, ce qui représente 5 % de la superficie forestière totale du Canada. La saison a commencé tôt, s’est terminée tard et a dépassé le maximum précédent d’un facteur 4. Les émissions de carbone provenant des incendies de forêt au Canada ont dépassé 400 mégatonnes. Mais qu’arrive-t-il à toutes les terres et forêts une fois les incendies éteints ?

Au Canada, jusqu’à présent en 2023, il y a eu plus de 6 600 incendies de forêt qui ont détruit 18,5 millions d’hectares de terres. Cela représente environ cinq pour cent de la superficie forestière totale du Canada, soit plus de dix fois plus qu’en 2022. Les terres brûlées font environ six fois la taille de la Belgique. Tout le Canada a été touché, avec des dizaines de milliers de personnes évacuées et au moins quatre pompiers tués. Avec l’arrivée des températures plus fraîches, la saison des incendies s’est arrêtée.

En savoir plus sous l’image

Au Canada, plus de 18 millions d’hectares ont été détruits d’ici 2023. © CIFFC

La plupart des écosystèmes forestiers au Canada sont adaptés aux incendies, et les incendies de forêt font naturellement partie du cycle de vie. Au cours d’une année normale, les incendies de forêt favorisent une nouvelle croissance, réduisent les maladies et défrichent le sol forestier, les forêts passant par un processus de régénération sur plusieurs années après un incendie complet ou partiel. Certaines espèces d’arbres ont même besoin de la chaleur d’un feu pour libérer leurs graines, tandis que des pousses d’arbres comme les peupliers surgissent des forêts en combustion avant, au fil du temps, de prendre le dessus sur les conifères.

Dans le passé, les incendies ne se produisaient pas plus d’une fois tous les 30 ans dans une zone donnée. Mais les experts avertissent désormais que le changement climatique perturbe le cycle naturel. L’air plus chaud évacuant l’humidité du sol et des arbres rend les forêts plus vulnérables aux coups de foudre. Une étude récente a révélé que le changement climatique a doublé la probabilité de phénomènes météorologiques extrêmes provoquant des incendies dans l’Est du Canada, avec une fréquence, une gravité et une intensité croissantes des incendies de forêt au cours d’une saison des incendies plus longue. Les incendies peuvent désormais être si brûlants dans certains endroits qu’ils pulvérisent les graines et détruisent les nutriments du sol nécessaires à la repousse des arbres. Les graines n’ont plus la possibilité de se régénérer ou les jeunes plants ne peuvent pas atteindre leur maturité pour leur propre banque de graines avant qu’un autre incendie ne se déclare.


Le carbone émis par la forêt contribue au changement climatique

La forêt boréale du Canada agit également comme un puits de carbone, contenant environ 12 pour cent des réserves mondiales de carbone terrestre. Cela équivaut à 36 ans d’émissions mondiales de carbone. Mais les incendies intenses et de grande ampleur rejettent désormais majoritairement du CO2. L’été dernier, les données du service de surveillance de l’atmosphère Copernicus ont montré que les émissions de carbone provenant des incendies de forêt au Canada dépassaient 400 mégatonnes. Les scientifiques craignent donc que la transformation de la forêt de puits de carbone en source de carbone ne crée une boucle de rétroaction. Le carbone émis par la forêt boréale contribue au changement climatique, accélérant les conditions qui conduisent à davantage d’incendies.

La tempête « Domingos » approche : l’Espagne annonce le code rouge pour l’approche de temps violent

« Quand les phénomènes météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus extrêmes » : voilà à quel point le réchauffement climatique frappera durement en 2023 (+)

Bonne nouvelle pour les amateurs de sports d’hiver : beaucoup de neige dans les Alpes à cause de la tempête Ciarán



ttn-fr-34