Malgré l’émergence de nouvelles variantes constamment analysées par les scientifiques (et parfois avec quelques clameurs), la pandémie de Covid semble ralentir. «L’OMS affirme que globalement au cours de la dernière année, nous avons observé une« réduction des infections hebdomadaires et des décès de 22% et 12% respectivement. Dans la valse des sous-variantes et des formes recombinantes, certains créatifs donnent un nom fantasmagorique effrayant au dernier observé, Kraken», pointe le responsable de l’unité de statistiques médicales et d’épidémiologie de la Faculté de médecine et de chirurgie du Campus Bio-Medico.

Kraken, aucune preuve d’immunoévasion

Selon l’enquête du CDC américain, au cours de la dernière semaine de 2022, Kraken était responsable de 40,5 % des infections. Il dérive d’une mutation du premier sous-variant d’Omicron Xbb, connu sous le nom de Gryphon (un recombinant des variants Ba.2.10.1 et Ba.2.75). « C’est l’une des nombreuses sous-variantes de l’essaim appartenant à la famille Omicron, nommée par la base de données Gisaid Xbb.1.5 », explique Ciccozzi. «Les soi-disant « experts », sans données fiables, disent que Kraken aurait doublé le nombre de cas aux États-Unis en seulement une semaine, évidemment tous sur Twitter et rien de scientifiquement publié même s’il est même question d’immunoévasion. Ceci sans aucune donnée scientifique.

Comment évolue un virus

Pour comprendre dans quelle direction on va, les scientifiques lisent la réalité du moment selon la logique observée précédemment. « Un virus effectue normalement des mutations, à chaque fois qu’il se réplique par erreur de la polymérase (enzyme dont il a besoin pour se reproduire), pour tenter d’améliorer son « échappatoire immunologique » (la capacité à contourner le système immunitaire, éd) et s’adapter de plus en plus au nouvel hôte ».

Le rôle de l’immunité cellulaire

Plus le virus se propage, par le biais d’infections, plus il y a de mutations et de variantes, de sous-variantes et de formes recombinantes. « Aujourd’hui, tous ceux que nous observons – suggère l’expert – ne perforent pas les vaccins à ARNm qui protègent donc bien. Les anticorps circulants protègent, mais surtout l’immunité cellulaire (cellule T) ; il semble que la plupart des épitopes immunogènes sur la protéine Spyke soient toujours les mêmes, donc l’immunité résiste ».

Endémique à un stade précoce

Dans la nature il est légitime de ne rien tenir pour acquis, la marge de surprise reste théoriquement possible quant au risque d’émergence d’une version du SARS-CoV-2 avec une capacité accrue à créer des problèmes pour la santé humaine. «Cependant, le virus a trouvé évolutivement la meilleure situation, infectée mais pas létale pour son hôte, c’est-à-dire nous. De plus, la possibilité pour un virus de se transformer n’est pas illimitée : d’où sa coexistence progressive avec l’homme ». La pandémie peut donc être envisagée en fin de générique. «Le virus s’endémisme, reste dans la population. Cela donnera des infections. Mais en revanche vous trouverez des personnes protégées par la vaccination et naturellement immunisées, donc avec des symptômes cliniques bénins ».



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