Festival de Cannes : le meilleur du lundi 23, avec Kristen Stewart et Léa Seydoux


LAL Festival de Cannes 2022 il a déjà atteint la mi-parcours, mais a encore de grandes attentes à satisfaire (insiallah, jusqu’ici les déceptions n’ont certainement pas manqué…). En compétition David Cronenberg présente Crimes du futurEt, une production canado-hellénique (elle a été tournée à Athènes), avec laquelle il revient sur l’un de ses thèmes de prédilection : les modifications du corps humain, dans un futur « pas si lointain ». Viggo Mortensen incarne un célèbre performeur qui avec sa compagne (Léa Seydoux) montre la métamorphose de ses organes sur scène. Jusqu’à ce qu’une enquêteuse du National Organ Registry (Kristen Stewart) commence à enquêter – de manière obsessionnelle – sur ses mouvements… Au casting une surprise italienne : Denise Capezza de Gomorrhe Et Bang Bang bébé.

Viggo Mortensen entre Léa Seydoux et Kristen Stewart dans « Crimes du futur » (photo Nikos Nikolopoulos).

L’humanité évolue-t-elle ?

« C’est une méditation sur l’évolution de l’humanité », explique-t-il le réalisateur canadien de La mouche Et Accident. « La technologie est toujours une extension du corps, même lorsqu’elle semble mécanique. Dans ce moment critique de l’histoire humaine, on se demande : le corps peut-il évoluer au point de résoudre les problèmes qu’il a créés ? Vous aimez digérer le plastique et les matériaux synthétiques ? Non seulement pour trouver une solution au problème de la crise climatique, mais aussi pour progresser et survivre ? ».

Apparemment la présence de Cronenberg père empêché la participation du thriller (science-fiction, ça va sans dire) du fils Brandon (Piscine à débordementavec Alexandre Skarsgard), qui aurait été détourné vers l’exposition de Venise… Œdipe est en sécurité.

Une scène de « Décision de partir » de Park Chan-Wook.

« Film pour adultes »

Autre maître vénéré en compétition : Park Chan-Wook (ancien vainqueur ici en Cannes en 2004 avec Vieux garçon) porte Décision de partirun petit détective, une petite histoire d’amour. Ce que le réalisateur coréen préfère cependant expliquer ainsi : « C’est un film pour adultes. au lieu de raconter l’histoire d’une perte comme quelque chose de tragique, j’ai tenté de l’exprimer avec subtilité, élégance et humour d’une manière qui parle aux adultes. La parcelle? Un homme tombe d’une montagne et les soupçons du détective se portent sur la veuve, qui ne semble pas du tout bouleversée…

David Bowie dans une scène de « Moonage Daydream ».

Le duc blanc

Rendez-vous de minuit avec David Bowie e Rêverie lunaire (hors concours), du titre d’une de ses chansons. Une occasion vraiment spéciale : le cinéaste Brett Morgen a obtenu l’autorisation des héritiers du White Duke (la sublime Iman et leur fille, Alexandria Zahra Jones) à « fouiller » dans les archives pendant cinq ans pour un voyage dans sa vie créatrice. Qui ne s’est pas limité à la musique, mais s’est étendu aux domaines de la danse, de la peinture, de la sculpture, de l’écriture, du jeu d’acteur et des représentations théâtrales.

une image de « L’histoire naturelle de la destruction ».

Urgence ukrainienne

Entre le séances spéciales de la Fête, L’histoire naturelle de la destruction par Sergueï Loznitsa. Dans ce documentaire le réalisateur (biélorusse mais élevé à Kiev), idole des cinéphiles, s’inspire des livres de WG Sebald et utilise des images d’archives de la Seconde Guerre mondiale pour aller au cœur d’une question malheureusement d’actualité comme nous l’enseigne la tragédie ukrainienne : est-il moralement acceptable d’utiliser la population civile comme instrument de guerre ? La destruction massive peut-elle être justifiée au nom d’un prétendu idéal moral supérieur ?

Adèle Exarchopoulos dans « Les cinq diables ».

vive la France

Ils viennent de la section Quinzaine des Réalisateurs les deux dernières perles. Le premier est un début attendu : l’écrivaine Annie Ernaux et son fils David Ernaux-Briot font leurs débuts dans le monde du cinéma avec le documentaire Les années Super 8. « En repensant à nos petits films tournés entre 1972 et 1981, il m’a semblé qu’ils n’étaient pas seulement une archive familiale, mais aussi un témoignage des plaisirs, du mode de vie et des aspirations de toute une classe sociale dans la décennie qui a suivi. 1968 » explique l’auteur de L’Événement qui deviendra plus tard le film vainqueur de la Mostra de Venise 2021. « J’ai voulu utiliser des images muettes en les intégrant dans une histoire qui reflète le goût et la couleur de ces années ».

Nous sommes plutôt dans un territoire imaginaire avec Les cinq diables par Léa Mysius, ancienne directrice de Avaprésentée ici même à Cannes en 2017. Adèle Exarchopoulos est la maman de Sally Dramé, une enfant étrange et solitaire pour un don étrange pour les odeurs…

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