Festival de Cannes 2023 : Hafsia Herzi, protagoniste de « Le ravissement », à la Semaine de la critique


NonLe jour où deux superstars, Natalie Portman et Julianne Moore, donnent vie à deux puissants portraits féminins, dans mai décembre de Todd Haynes, il y a un autre film – tourné par une jeune femme, Iris Kaltenbäck – est passé hier à Semaine de la critiquequi vaut la peine d’être récupéré. Hafia Herzi, jusqu’à il y a quelques années, elle n’était pas sûre de continuer à être actrice. J’avais a fait ses débuts en Couscous par Abdellatif Kechicheun rôle qu’il lui avait donné le prix Mastroianni, destiné aux meilleurs débuts, à la Mostra de Venise en 2007.

Hafsia Herzi et Alexis Manenti dans « Le ravissement ».

Depuis, elle a continué à être actrice, elle a réalisé de beaux et importants films (Mektoub Mon Kove toujours avec Kechiche), elle est devenue réalisatrice et scénaristemais a gardé cette sensibilité des débuts, envers les cinéastes débutants, les dieux des films indépendants, tournés un peu « guérilla » sans autorisation, avec peu d’argent, peu de temps, équipage réduit au minimum.

A Cannes accompagne l’un de ces films, ravissements, d’Iris Kaltenbäck, un premier long métrage. Les ravissements signifie « l’enlèvement » et c’est l’acte que son personnage accomplit dans la deuxième partie du film. « Inexplicablement » écriraient les chroniques. Son personnage est une sage-femme, bonne dans son travail auquel elle croit, elle sait qu’elle est là pour prendre soin de la santé de la mère et de l’enfant à un moment crucial.

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La douleur de l’abandon

Dans sa vie privée, cependant, quelque chose d’inattendu se produit, le partenaire avec qui elle vit la quitte: « J’ai rencontré quelqu’un », « Rassemblez vos affaires et partez ». Heureusement qu’elle n’est pas seule elle a une meilleure amie, Salomé. Peu de temps après, elle révèle qu’elle est enceinte. C’est elle qui accouchera de son enfant et puis d’établir une relation très proche avec le petit, trop.

Quand l’homme avec qui elle a eu une aventure d’un soir il la rencontre avec le bébé dans les bras, prend la décision qui déterminera ensuite, tragiquement, toutes les autres. Les ravissements c’est un film réussi (qu’on verra peut-être en Italie, il y a de l’intérêt chez nos distributeurs) et c’est un début comme on en voit très peu chez nous.

Une exploration de la mélancolie de l’abandon (ce qu’Herzi connaît bien pour l’avoir également traité en tant que metteur en scène dans son premier ouvrage, Tu mérites un amour de 2019), sur la peur de la solitude, sur le mystère – infiniment explorable – de la maternité.

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