Le chef d’équipe a de nombreux mérites depuis la défense du groupe jusqu’à la cohésion entre tous les départements. Voici les protagonistes de la renaissance rouge
Un travail patient, méthodique, plus choral. Et un gagnant. Derrière le doublé sensationnel de Ferrari à Austin se cache le fruit d’un engagement qui, sous la direction de Fred Vasseur, a permis à la SF-24 de briller enfin en termes de rythme de course, dominant la course en pneus médiums et durs. La première étape de Charles Leclerc, qui séparait la Red Bull de Verstappen, était un spectacle. Le Monégasque a ensuite réalisé des tours rapides également lors du deuxième relais en pneus durs, Carlos Sainz parvenant à gérer sans problème la deuxième place : deux rouges incontestés. Beau. Et pas du tout au hasard.
Fred et les pupilles
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Tout d’abord, il faut reconnaître que Fred Vasseur a toujours gardé la barre droite au sein de l’équipe. Le directeur de l’équipe a protégé l’équipe dans la phase centrale de la saison, celle qui a suivi le doublé en Australie et le succès à Monaco, au cours de laquelle les évolutions du package n’ont pas donné le bond en avant souhaité en termes de performance. Le talent de Vasseur était double : devant les caméras et les cahiers, il prêchait la patience et endiguait les crises de colère des critiques. Au sein de l’équipe, il maintient cependant la cohésion, favorisant la communication entre les services. En ce sens, l’échange productif d’informations entre la division châssis dirigée par Fabio Montecchi, les responsables de la dynamique des véhicules et le département aérodynamique dirigé par Diego Tondi s’est avéré crucial. Le “paquet Monza et Singapour” valable après le problématique “paquet Espagne” est le résultat de cette corrélation pas du tout évidente et très réussie entre les groupes de travail internes.
Des intuitions gagnantes
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Ravin Jain, l’ingénieur anglo-indien qui guide les stratégies de course, est aussi certainement une figure importante. Aujourd’hui sur le mur Ferrari la gestion des relais est très solide. En témoignent les appels judicieux des arrêts aux stands d’Austin par Sainz et Leclerc. Mais aussi, à Monza, la brillante décision du one stop qui a surpris McLaren puis Leclerc transformée en triomphe. En parlant du Monégasque, le rôle de Bryan Bozzi, l’ingénieur de piste qui suit Charles depuis Imola, n’est pas non plus négligé. Les conversations radio entre le pilote de la Principauté et le garage, notamment lors des courses moins faciles, se distinguaient souvent par leur ton tendu. Désormais, la communication est plus linéaire, Charles est plus calme, comme on l’a également vu ce week-end lorsque Sainz a attaqué son coéquipier au Sprint. Vous ramez dans une seule direction. Et ce n’est pas acquis.
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