Ferrari « à la française », Vasseur se rend chez Renault pour chercher de nouveaux ingénieurs moteurs pour Maranello


Ce serait aussi une sorte de faveur à l’écurie française : sans F1, à Viry-Chatillon ils devront forcément alléger les effectifs et Ferrari retirerait ainsi la direction de Renault du rôle inconfortable de devoir gérer de lourds licenciements.

Jacopo Moretti

7 octobre – 12h15 -MILAN

Celle modélisée par Fred Vasseur est une Ferrari qui parle de plus en plus français. Après l’arrivée de ses compatriotes Loïc Serra et Jérôme d’Ambrosio, le patron de l’écurie Rouge ambitionne désormais d’aller faire du shopping à Viry-Chatillon, siège de l’usine de moteurs Renault. Alors qu’Alpine est désormais sur le point d’annoncer une collaboration avec Mercedes, l’usine sera réaménagée pour soutenir le WEC et le Dakar et l’intention est de convaincre de nouveaux constructeurs de moteurs de s’installer à Maranello. « Nous ne voulons licencier personne – a expliqué Luca De Meo, président du groupe Renault à L’Equipe – mais si certains employés choisissent de concevoir un moteur pour la Formule 1, ils n’auront aucun problème à trouver un rôle au sein d’une autre équipe ». Voici donc l’occasion pour Ferrari de renforcer un département qui aura un rôle fondamental dans la perspective de la révolution réglementaire de 2026. Mais pas seulement. L’embauche de nouveaux ingénieurs moteurs représenterait une sorte de faveur pour l’écurie française : sans la F1, à Viry-Chatillon ils devront forcément alléger les effectifs et Ferrari retirerait ainsi au top management de Renault le rôle inconfortable de devoir gérer des lourdes licenciements.

otage

Et en retour ? « Fred Vasseur nous a demandé de prendre certains de nos ingénieurs pour leur épargner la période de jardinage – a expliqué De Meo – et nous n’avons pas l’intention de prendre nos employés en otage ». Essentiellement, Ferrari obtiendrait des ingénieurs qui pourraient être immédiatement inclus dans le département Racing. Une rareté dans une période où les équipes sont souvent contraintes d’attendre des mois avant de pouvoir recourir à de nouveaux achats en raison des arrêts forcés imposés par le contrat. C’est précisément dans cette perspective que l’abolition du jardinage est discutée depuis un certain temps mais, sans réelle proposition alternative sur la table de la FIA, Vasseur a su contourner l’obstacle à sa manière.





ttn-fr-4