Femmes dans la Résistance : Freddie Oversteegen a séduit les nazis pour les liquider

Le Noord-Hollands Archief a répertorié plus de 1 300 noms de femmes de Noord-Holland qui ont résisté pendant les années de guerre. Certains d’entre eux distribuaient des journaux illégaux, d’autres falsifiaient des cartes d’identité, aidaient des clandestins ou risquaient leur vie dans la résistance armée. Tous ont eu le courage de tenir tête à l’occupant allemand. L’un d’eux est Freddie Oversteegen de Haarlem. La guerre la hantera pour le reste de sa vie.

Freddie Oversteegen est très jeune quand la guerre éclate, seulement 14 ans. Et pourtant, elle devient l’un des héros de la résistance les plus importants de la Hollande du Nord. Avec sa sœur Truus Oversteegen et plus tard également avec Hannie Schaft, elle fait partie de la résistance armée à Haarlem.

Journaux illégaux et liquidations

Freddie grandit, avec sa sœur Truus, dans un environnement engagé. Sa mère célibataire est communiste et très anti-nazie. Dès les années 1930, elle a abrité des Juifs allemands en fuite. Lorsque la résistance communiste de Haarlem cherche des personnes pour livrer des journaux illégaux, la mère de Freddie dit : « Oh, mes filles le feront. »

Le travail de résistance pour Freddie et Truus s’étend bientôt. En plus de chercher des cachettes et de transporter des armes, les sœurs sont utilisées au bout d’un moment pour séduire les Allemands et les faux Hollandais et les attirer dans les bois pour les y liquider. À cette époque, ils font également la connaissance d’Hannie Schaft. A eux trois, ils forment le cœur de la résistance armée à Haarlem.

« Hannie était une de mes amies »

Le fils de Freddie, Remi, est à l’école primaire lorsqu’il apprend pour la première fois le travail de résistance de sa mère. Un de ses manuels scolaires contient un petit morceau sur Hannie Schaft. « Quand ma mère a lu ça, elle s’est mise à pleurer et a dit : ‘C’était une de mes amies’. »

Rémi ne comprend toujours pas grand-chose à l’histoire de guerre de sa mère. Elle ne dira que peu de choses sur la guerre plus tard. Rémi : « Elle ne voulait pas en parler, le sujet était trop lourd pour elle. Elle avait toujours des maux ou était malade sur le canapé. En famille, on a compris que c’était lié à la guerre. »

Un exemple pour les jeunes femmes

Freddie ne commence à parler de ses expériences dans la résistance que des années plus tard. Si l’écrivain Conny Braam pose des questions à ce sujet. Braam écrit le livre ‘Le scandale’ sur l’affaire Velser. Le personnage principal du livre est calqué sur Freddie Oversteegen.

L’écrivaine, elle-même l’une des fondatrices du mouvement anti-apartheid au début des années 1970 et active dans la résistance sud-africaine pendant de nombreuses années, reconnaît beaucoup en Freddie. Elle voit en elle un exemple pour les jeunes femmes : « C’est important que les filles et les femmes sachent : on peut faire ça aussi. L’époque où tout tournait autour des hommes est révolue.

Décerner

Hannie Schaft est attrapée et abattue. Après la guerre, elle est devenue un symbole de la résistance. Mais pour le reste, il n’y avait aucune mention des femmes qui ont été actives dans les Pays-Bas d’après-guerre pendant des années. Ce n’est qu’en 2014 que Freddie et Truus ont reçu la Croix de guerre de mobilisation. Quelques mois plus tard, deux rues portent le nom des sœurs Oversteegen. Freddie est décédée en 2018, un jour avant son 93e anniversaire.

Dans la chapelle Heemsteedse à Janskerk, le Noord-Hollands Archief expose désormais en permanence des portraits photographiques en couleur de 135 femmes en résistance. C’est un petit monument à toutes ces femmes qui ont risqué leur vie pendant la guerre pour aider les autres. La photo de Freddie se trouve entre les deux, à côté de celle de sa sœur Truus et de celle de son amie Hannie Schaft.

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