Falcone et cette leçon de 1982 qui a révélé les secrets des enquêtes anti-mafia


En 1982, le juge d’instruction Giovanni Falcone – tué il y a 30 ans dans le massacre de Capaci avec sa femme et trois agents d’escorte – a eu pour la première fois l’occasion d’informer les autres juges impliqués dans des procès contre la mafia des nouvelles techniques d’enquête anti-mafia il dirigeait.

En effet, le CSM indiquera être conférencier avec le juge d’instruction de Milan Giuliano Turone lors d’une conférence à Castel Gandolfo du 4 au 6 juin 1982. Une conférence entre l’assassinat de Pio La Torre (à qui l’on doit la loi qui a introduit article 416 bis du code pénal et mesures patrimoniales anti-mafia) et celle du préfet Carlo Alberto Dalla Chiesa.

Son collègue Turone avait mené des investigations et des enquêtes sur le patron de la Cosa Nostra Luciano Liggio, sur le banquier de la mafia Michele Sindona et sur Licio Gelli, Vénérable Maître de la loge maçonnique déviée P2.

Ce rapport – illustré dans la petite ville de Castelli Romani qui, en été, accueille habituellement le Saint-Père dans un palais papal – sera destiné à devenir une étoile directrice pour ceux qui sont encore confrontés à des enquêtes patrimoniales contre la mafia. Cette leçon semble être écrite aujourd’hui.

De cette trace, en l’espace de quarante ans, s’est développée la voie, parallèle à la voie pénale, de la loi de prévention des avoirs anti-mafia, qui s’articule autour d’une idée simple mais révolutionnaire au début des années 1980 : à savoir que les avoirs des mafieux sont intrinsèquement dangereux, quel que soit le lien avec les sujets mafieux qui les possèdent ou qui en tout cas disposent d’une disponibilité effective.



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