‘Fake news & moi’ : comment la méfiance s’installe dans nos têtes

Des journalistes qui s’illustrent abondamment dans leurs documentaires : je n’ai jamais bien compris la valeur ajoutée de cela. En ce qui me concerne, le journaliste de la VRT, Tim Verheyden, aurait pu rester un peu plus en retrait dans les deux parties Les fausses nouvelles et moi.

Bien que cela ne change rien au fait que j’approuve pleinement le fait qu’il s’est engagé avec succès dans de nombreux thèmes pertinents au cours des dix dernières années. Pensez simplement à la panoramiquediffusé sur un club étudiant d’extrême droite ou ses révélations sur la façon dont Google viole notre vie privée. Les fausses nouvelles sont également un sujet brûlant. Le fait que de plus en plus de gens préfèrent toutes sortes de théories du complot aux informations qu’ils reçoivent par le biais des journaux ou des nouvelles est une évolution carrément effrayante.

Montre à quel point la menace peut être concrète Les fausses nouvelles et moi sur la base d’attentats comme à Christchurch ou la prise du Capitole aux États-Unis. Une valeur ajoutée est également le témoignage courageux de deux personnes qui elles-mêmes croyaient autrefois aux théories du complot. Leur histoire montre à quel point vous devenez facilement la proie des chimères du cerveau.

L’une des contributions les plus intéressantes vient d’Imran Ahmed, PDG du Center for Countering Digital Hate Speech. Le Britannique pointe à juste titre le rôle pervers des réseaux sociaux dans ce dossier. Après tout, on oublie trop facilement que Facebook et co sont des entreprises qui veulent faire du profit et qu’elles ne nous servent pas, mais des annonceurs. Quand on sait que les fake news génèrent beaucoup de clics et de likes, il n’est pas étonnant que les théories du complot fassent le buzz en ligne. La désinformation anti-vaccination génère à elle seule 1 milliard de dollars par an, explique Ahmed subtilement.

En même temps, l’écueil de Les fausses nouvelles et moi que le documentaire menace de regarder un peu aveuglément le rôle des médias sociaux. Car si leurs algorithmes sont certes une part importante du cocktail toxique, ils n’expliquent pas de manière satisfaisante le malaise actuel. Non seulement on oublie que les fausses nouvelles sont intemporelles, mais la confiance décroissante dans la presse et la politique remonte à avant que Facebook ne fasse partie de notre vie quotidienne.

Ce n’est pas un hasard si l’un des ex-théoriciens du complot dit qu’il cherchait au mauvais endroit quelque chose à quoi s’accrocher parce qu’il se sentait mal dans sa peau. Quiconque veut comprendre pourquoi le soupçon se niche si facilement dans nos esprits aujourd’hui doit, à mon avis, également considérer la conjoncture actuelle. A une époque où le fossé entre riches et pauvres se creuse d’une part et où nous sommes d’abord des consommateurs, puis des individus et seulement occasionnellement des citoyens d’autre part, la méfiance a certainement toutes les chances de grandir.

Jeudi sur Canvas et sur VRT MAX



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