Faites de la place à Fagioli et revenez au 4-3-3 : l’Italie devant, c’est comme ça qu’on joue contre la Suisse


Pour les huitièmes à Berlin, où nous revenons après le triomphe d’il y a 18 ans, lors du match revanche contre les Suisses qui nous ont éliminés de la dernière Coupe du Monde, Spalletti change de formation et se concentre sur le dynamisme du joueur de la Juventus et d’El Shaarawy mûri.

par notre correspondant Luigi Garlando

29 juin 2024 (modifié à 01:02) -BERLIN

C’est toujours doux de retourner dans les endroits où nous étions heureux ; C’est passionnant de se promener parmi les pierres historiques de l’Olympiastadion de Berlin qui, il y a 18 ans, a absorbé les cris de notre triomphe mondial. A la veille de ce match Italie-France, à la fin de l’entraînement, Totti a marqué un penalty moqueur, Peruzzi l’a sauvé et l’a célébré avec le geste du parapluie. Cette chouette Michel Platini a prophétisé : « Vous battrez la France en 2030 ». L’entraîneur Marcello Lippi lui a dit lors de la conférence de presse: « Je suis désolé, je n’ai pas assez de patience. Satisfait de la finale ? Pas question… Si nous la perdons, nous nous fâcherons comme des animaux ». C’est ainsi que se prépare un grand match : avec le cœur léger de joueurs conscients de leur propre force et avec le charisme fort d’un leader qui sait transmettre la faim et la fierté. Ce soir, nous ne jouons pas pour rien au monde, juste la possibilité de franchir un pas de plus vers le Championnat d’Europe : des huitièmes de finale aux quarts de finale. Il ne faut pas battre la France du divin Zidane, mais seulement la Suisse du très humain Xhaka. Mais c’est aussi un match important car, au-delà de la qualification, il doit nous apporter des réponses significatives et, d’une certaine manière, il marquera la croissance d’une jeune équipe nationale qui a la Coupe du monde 26 comme horizon.

Nouvelle route

Avec 4 Coupes du Monde sous notre maillot et l’expérience historique qu’apporte l’équipe bleue, nous refusons de nous sentir outsiders, mais il est objectivement vrai que la Suisse, dans cette partie du tournoi, a impressionné plus que nous. Nous n’avons pas encore réalisé une performance complète, en termes de physique, de compacité tactique et de qualité technique, comme celle des Suisses contre l’Allemagne. Le milieu de terrain de Xhaka et Freuler est important, la bande bolognaise (Aebischer, Ndoye, Freuler…) a été remplie de connaissances par Thiago Motta. Une équipe difficile à vaincre. Et depuis qu’ils nous ont exclus de la dernière Coupe du Monde, nous ne le savons pas maintenant. Spalletti change encore. S’il avait accepté l’habitude du 3-5-2, également sous la pression des joueurs, pour une Italie « avec moins de beauté et plus de substance », capable de gagner le point de qualification, maintenant, après avoir échappé au danger grâce au miracle Zaccagni , il reprend la main du gouvernail. Comme pour dire : « Marins, je vous ai écoutés dans la tempête. Mais maintenant que c’est fini, nous retournons vers la beauté. Les Italiens doivent être fiers de nous. Cela ne suffit pas. »

Le temps des haricots

C’est bon. C’est son football et c’est ce qu’il doit suivre. On l’a senti lors de la bonne première mi-temps contre l’Albanie. On revient à la ligne à 4 : 4-3-3. Après avoir perdu le rampant Calafiori par disqualification et Dimarco (le dernier Grosso) pour cause de blessure, Spalletti lance Mancini, qui a grandi dans le mythe de Materazzi, aux côtés du fiévreux Bastoni, avec Di Lorenzo et Darmian comme latéraux. Mais la nouvelle la plus intrigante se situe dans la salle des machines. L’entraîneur suspend définitivement sa confiance à Jorginho et ouvre la porte à Fagioli, qui frappe depuis un certain temps. Il faudrait gagner en dynamisme, en interdiction et en rapidité de circulation. Pour le joueur de la Juventus, resté inactif pendant 7 mois, une opportunité unique, un examen de fin d’études contre un milieu de terrain coriace, dans un théâtre solennel comme l’Olympiastadion de Berlin. S’il soude ses idées à la race de Barella et aux géométries de Cristante, un département de perspective et de satisfaction pourrait émerger. Les trois ont des caractéristiques complémentaires (ordre, technique, agressivité) et, sur le papier, ils peuvent bien répartir les fonctions. Le département pourrait recevoir une bonne aide de l’autre pari de la soirée : El Shaarawy qui a démontré cette année qu’il a atteint une maturité tactique considérable et qu’il travaille bien sur l’aile dans les deux phases. Espérons la véritable Église de droite.

Muro Gigio

Spalletti a réservé un doute : l’avant-centre. Scamacca ou Retegui. Le premier est plus révolutionnaire, le second plus de style guérilla. Le sentiment est que le joueur de Bergame a l’avantage. Aussi pour les mots prononcés par l’entraîneur : «Scamacca a de la qualité, de la créativité et un flair qui vous met en pièces. J’ai eu peu de joueurs avec un coup de pied aussi puissant. S’il te tire dessus, tu n’auras pas le temps de bouger. » Si vous avez quelqu’un comme ça, vous devez le trouver à tout prix. Nous devons marquer des buts. Ne pas faire cela à la Suisse nous a coûté une Coupe du monde. Nous en avons absolument besoin ce soir. Et Chiesa ’21 est nécessaire. En trois matchs, Scamacca et Retegui se sont combinés pour un tir au but à deux reprises : réveil. On s’attend à une rude bataille, même au-delà de la 90e minute. Les Suisses, en repensant aux penaltys de Jorginho, sourient et espèrent un rappel. Es-tu sûr? Hier, nous avons vu Donnarumma assis dans la salle de presse. Il écarta les bras et toucha les murs. Puis Sommer s’est assis… Nous avions le mur de Berlin (Gigi) et nous l’avons toujours (Gigio). Allez-y et roulez.





ttn-fr-4