À la base, il y a un mélange de facteurs constitués d’une moindre consommation d’énergie induite par des conditions climatiques favorables et le ralentissement du contexte macroéconomique, ainsi que d’une baisse des prix. Résultat : la facture énergétique italienne, qui quantifie l’équilibre entre les dépenses en énergie importée et les revenus des exportations, s’est élevée à environ 66,5 milliards en 2023, avec une diminution de 47,8 milliards par rapport à l’année précédente. Quand, sous la pression de la hausse des prix du gaz, la barre atteint le sommet historique de 114,3 milliards d’euros. Il s’agit d’un niveau plus élevé que les années précédentes (en 2021, à cause du Covid, les dépenses sont tombées à 23,4 milliards) mais pas très différent de la valeur d’il y a onze ans (64,9 milliards). Et la baisse des dépenses pour 2022 a été déterminée, à 84%, par la réduction de moitié des coûts engagés pour le gaz (-54% par rapport à 2022 pour les approvisionnements depuis l’étranger) et l’électricité (-51% pour les importations en provenance d’autres pays). Tandis que, pour 2024, les prévisions chiffrent les dépenses à engager pour l’approvisionnement énergétique de la péninsule à environ 56 milliards (10 milliards de moins que 203).
C’est la photographie présentée hier par Gianni Murano, président de l’Unem (Union de l’Énergie pour la Mobilité), lors de la réunion annuelle habituelle de l’association qui s’est déroulée en présence des ministres de l’Environnement, Gilberto Pichetto Fratin, et de l’Entreprise. Adolfo Urso. «La forte baisse de la composante gaz, qui est passée de 62 à 28,3 milliards d’euros, a pesé sur la contraction enregistrée sur la facture énergétique. La facture pétrolière a également été moindre et s’est élevée à 28,1 milliards d’euros, soit environ 4,5 milliards de moins qu’en 2022 en raison de la baisse des prix du pétrole ». Cette tendance, avec une consommation atteignant 53,2 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) en 2023, en baisse de 1,4% par rapport à l’année précédente, a ramené le pétrole au premier rang des sources d’énergie italiennes après 7 ans de prédominance du gaz, avec un poids sur le total s’élevant à 37 pour cent. Quant au gaz, en revanche, avec une consommation égale à 50,3 millions de Mtep, on a enregistré une baisse de plus de 10% suite à la contraction de tous les usages finaux, notamment civils (-9%). Traduit : 35% d’impact sur le mix global et deuxième source derrière le pétrole.
Murano a expliqué que la consommation de pétrole était soutenue notamment par les apports apportés par les produits pour la mobilité routière et le transport aérien. «C’est une tendance qui s’est confirmée au cours des cinq premiers mois de 2024 – a-t-il ajouté – avec l’essence, le diesel, le GPL et le carburéacteur qui ont dépassé les volumes de la même période de l’année dernière de 756 mille tonnes (+5,1%) et de 313 mille tonnes. (+2,1%) ceux de la période pandémique ».
Les données présentées hier par l’Unem indiquent alors une croissance de la consommation d’essence qui, en 2023, a augmenté de plus de 11% par rapport à 2019 (+830 mille tonnes). «Preuve – a précisé le numéro un de l’Unem – d’une reprise progressive du transport privé qui s’accompagne d’une pénétration consolidée de la motorisation hybride, principalement à essence, qui représente aujourd’hui environ 4% du parc en circulation et 39% des nouveaux immatriculés » .
L’assemblée annuelle a ensuite offert l’occasion aux dirigeants de l’association de réitérer la recette à entreprendre sur le chemin de la transition verte. Ce qui, pour être réalisé sans impacts particuliers sur la compétitivité du système, nécessite, a expliqué le ministre de l’Environnement Gilberto Pichetto Fratin, « une approche réaliste et concrète basée sur la neutralité technologique ». Une orientation également partagée par le président Murano qui a insisté sur la nécessité d’une « pluralité de solutions pour atteindre l’objectif crucial du net zéro ».