Dans la dernière version du décret d’aide, la contribution unique sur les extra-bénéfices ne se limite pas à un gonflement de 10 à 25 % et au doublement des versements de juin et novembre. Mais il met également à jour les bases de calcul et oblige donc les énergéticiens à refaire les comptes dès qu’ils sont terminés pour mesurer les provisions à mettre dans les budgets votés d’ici au 30 avril.
Le dispositif reste celui, très contesté par les directement concernés, inscrit dans le décret du 21 mars qui instaure la contribution extraordinaire, et tente d’identifier les “surprofits” dans l’écart entre la TVA acquittée par les entreprises à l’hiver 2021 -22 par rapport à douze mois plus tôt. Dans la première version, pour des raisons évidentes de calendrier, la période de référence était identifiée au semestre compris entre le 1er octobre et le 31 mars. Le dernier projet de décret d’aides élargit d’un mois la base de référence, demandant ainsi de comparer le solde de TVA de la période 1er octobre 2021-30 avril 2022 avec celui d’octobre 2020-avril 2021.
Mise à jour de l’assiette fiscale
Le texte, qui est toujours en attente de publication au Journal officiel également parce qu’il doit compléter certaines tuiles dans la mosaïque complexe de la réglementation financière, confirme donc la mise à jour de l’assiette fiscale anticipée ces derniers jours par la Sole 24 Ore.
Avec pour effet d’imposer la rentabilité des calculs aux entreprises sans changer la nature (et les problématiques) du mécanisme. Deux, au-dessus des autres : l’assiette TVA n’évolue pas exactement en parallèle avec la part des bénéfices gonflée par l’inflation, car elle est influencée par de nombreuses autres variables.
Et même avec le nouveau calendrier, le calcul continue de comparer deux périodes très différentes en termes de santé économique du pays, et donc de consommation d’énergie : le dernier trimestre 2020 s’est clôturé sur un PIB en contraction de 1,9 %, contre les + 0,6 % enregistré au cours des trois derniers mois de 2021. Le premier trimestre de l’année dernière a plutôt marqué un + 0,3 %, à comparer avec un début d’année que les estimations préliminaires de l’Istat indiquaient à -0,2 % mais qui pourrait être révisé à la hausse avec les calculs définitifs également pour le secteur des services (en reprise). Reste donc la non-déductibilité aux fins de l’Ires et de l’Irap de ce que le gouvernement appelle une “contribution exceptionnelle”.