Expression émouvante du sentiment maternel dans ‘Kloek’


La douce cadence des assiettes qui tintent en arrière-plan : qui n’en garde de chaleureux souvenirs ? Dans cette performance, la bande sonore de la croissance se compose de casseroles, de poêles et de moules à charnière qui s’entrechoquent, ou du doux grondement d’une table qui ne cesse d’être dressée.

Le groupe de théâtre musical BOT rejoint Vigoureux une tentative d’exprimer le sentiment maternel. La scène dégage une atmosphère chaleureuse : un intérieur désordonné rempli d’appareils électroménagers, de meubles patinés et d’une horloge frisonne qui tourne presque constamment.

Mais ceux qui connaissent l’univers de BOT savent qu’il y a un instrument de musique dans tout. Ici, une planche à repasser est équipée de cordes de guitare basse et se joue d’un archet et d’un boulon, un sèche-cheveux souffle en bourdonnant dans la pièce, des cuillères à café tintent joyeusement contre la vaisselle en porcelaine.

La compagnie est connue pour son langage théâtral visuel et associatif et en tant que spectateur, vos yeux et vos oreilles sont trop courts pour percevoir tous les détails de l’image et du son. La mère est présentée de diverses manières tout au long du spectacle. Au départ c’est une présence presque divine, plus tard une femme forte et chaleureuse, enfin une dame fragile.

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Images animées

Vous pouvez reconnaître la main du réalisateur Moniek Merkx dans les belles fusions de musique, de langage et d’images poétiques. Dommage que la structure du spectacle soit très prévisible : les créateurs traitent avec justesse la vie de la naissance (le moment où une femme devient mère) à la mort (lorsque l’enfant devient orphelin). Heureusement, cela est largement compensé par l’inventivité des instruments, souvent issus de matériaux de rebut, qui font de cette courte performance (moins d’une heure) un véritable voyage de découverte pour l’interprète et le spectateur.

Cela produit souvent des images en mouvement, par exemple lorsque les quatre acteurs se réfugient sous la robe d’un personnage marial, tout comme vous pouviez vous cacher sous la jupe de votre mère enfant. « Tiens-moi dans tes bras », chantent-ils, et ce chant devient peu à peu criant, rugissant. C’est comme ça : la figure maternelle reste la même, mais l’enfant change, se rebelle contre elle. Puis ses questions bien intentionnées deviennent soudain un catalyseur rythmique pour une irritation croissante : « Dormez-vous bien, faites-vous attention, rentrez-vous un jour ?

La fin silencieuse est belle : la dernière image de la mère est un marcheur cliquetant, crachotant et roulant de manière choquante sur le sol de la scène maintenant vide vers les coulisses, jusqu’à ce que – toujours de manière inattendue – le cliquetis s’arrête soudainement. Le dernier son de la mère est un silence inévitable.

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