Expert de la circulation sur la protestation des agriculteurs : « Combien de morts sur les routes cette action vaut-elle ? »


« Il ne faut jamais avoir l’intention que quelqu’un meure dans la circulation parce que d’autres personnes protestent », déclare Stef Willems de l’institut de la circulation routière Vias. « Cela reste très regrettable. C’est une question très délicate. Je voudrais appeler chacun à examiner attentivement les lieux où se déroulent les actions, mais aussi demander aux agriculteurs de respecter les mesures de sécurité nécessaires.»

Les protestations des agriculteurs ont pris jeudi un aspect particulièrement tragique. Au total, quatre accidents graves se sont produits à proximité d’actions dans divers endroits du pays. Une personne est décédée. Les agriculteurs ont reçu de vives réactions. « Combien de morts sur la route cette action vaut-elle ? », s’est demandé l’expert en trafic Dirk Lauwers sur X.

Le président de la N-VA, Bart De Wever, a mis en garde avant les accidents contre les situations dangereuses provoquées par les blocages. « Je n’ai jamais aucune sympathie pour les blocus », a déclaré De Wever dans la matinée sur Radio 1. « Prendre des gens en otages, organiser des situations mettant la vie en danger, paralyser votre économie… Désolé, je n’ai jamais aucune sympathie pour cela. Absolument pas cette fois non plus.

Les barrages routiers ne sont jamais sans risque, comme le passé l’a déjà montré. En 2015, une Danoise est arrivée en retard à l’hôpital parce que des manifestants syndicaux bloquaient le viaduc E40 à Cheratte. La femme est morte. Six directeurs et onze autres militants ont ensuite été condamnés.

Les agriculteurs ont complètement bouclé la place du Luxembourg à Bruxelles et ont également démoli une statue.Image Éric de Mildt

Les accidents ne sont pas les seuls à avoir mal tourné lors des manifestations de jeudi. La destruction d’une statue sur la place du Luxembourg, complètement fermée par les agriculteurs, a également suscité beaucoup d’indignation. L’une des statues du monument de John Cockerill a été démolie. Un feu a été allumé à côté de la statue, de sorte qu’elle est devenue complètement noircie.

Ans Persoons, secrétaire d’État bruxelloise au Patrimoine (Vooruit), a parlé sur X de « vandalisme bon marché ». Le professeur de politique internationale Jonathan Holslag a qualifié cette action d’« inacceptable » dans un tweet. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) a estimé qu’endommager le monument était une mauvaise décision. Ce point a également été abordé lors de la consultation que De Croo a eue jeudi avec la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen et les organisations paysannes.

« Tout le monde a le droit de manifester, mais le vandalisme et les blocages n’en font pas partie », précise son porte-parole. « Il l’a signalé aux organisations paysannes. La population comprend que les agriculteurs traversent une période difficile, mais cette compréhension est minée par des actions illégales. Les blocages mettent donc en danger des vies humaines. Nos ports sont également bloqués et l’approvisionnement des supermarchés est menacé. Ce n’est pas l’intention. »



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