Ex Ilva, le contre-mouvement de l’Acciaierie d’Italia : demande d’accord

La crise de l’acier

Le Groupe a déposé l’accord sous réserve pour l’ensemble des sociétés du holding. Une demande similaire a déjà été rejetée par le juge de Milan

De Dominique Palmiotti

La demande d’Invitalia auprès de Mimit d’admettre l’Acciaierie d’Italia sous administration extraordinaire a été immédiatement suivie d’une contre-action judiciaire de l’Acciaierie d’Italia. Le Groupe a en effet communiqué avoir déposé le concordat avec réserve pour toutes les sociétés du holding : « Les sociétés Acciaierie d’Italia Spa, AdI Energia Srl, AdI Servizi Marittimi Srl, AdI Tubiforma Srl ont déposé la demande de concordat auprès de réserve, avec demande de mesures de protection”.

Le dépôt des documents a eu lieu par voie électronique vendredi soir dernier, signe que l’Acciaierie préfigurait déjà ce qui allait se passer. L’accord avec réserve c’est un instrument que l’entreprise insolvable peut stipuler avec ses créanciers afin de trouver une solution pour les deux parties concernées. Cela permet à l’entreprise de négocier et de parvenir à un accord avec les créanciers en établissant de nouvelles conditions de paiement ou une restructuration de la dette. Il est également appelé « vierge » car il n’implique pas la présentation d’une proposition initiale spécifique par l’entreprise insolvable.

Il s’agit d’une nouvelle tentative de l’Acciaierie d’éviter une administration extraordinaire. Il faut dire que les mesures de protection et de précaution avaient déjà été demandées par Acciaierie auprès du Tribunal de Milan mais rejetées par le Tribunal vendredi dernier avec ordonnance, dans le cadre de la procédure de règlement négocié de la crise. En effet, le juge Francesco Pipicelli a écrit que pour justifier « une mesure judiciaire de compression des actions conservatoires et exécutives des créanciers sur les biens du débiteur », « une mesure concrète, fiable et réaliste perspective de redressement de l’entreprise». Ce qui dans le cas de l’Acciaierie n’existe pas selon le juge.



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